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Group RoyvvA^'ce.
Language FK6.NCH
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Contents O » 23 *-.^ Version t' r^t -^ <^ 'f ioy\i^lJ> Translator Lo»^''^ ^ 6 ^9 NJJ PuLlislieJ ty IPe les jierl"
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Accession ^o. B3
Accession Date Jy I. y /^ ff^^ Price èjl.S-Q
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REGISTRE DE FAMILLE
' L'Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; si vous le cherchez, vous le trouverez ; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera.' — a Chron. xv. 2.
Nom, date et lieu de naissance de répoux.
Nom, date et lieu de naissance de l'épouse.
Unis
le ig
par
a..
REGISTRE DE FAMILLE.
Pève et mère, frères et sœurs de répoux.
■ Proverbes de Salomon.
Un fils sage fait la joie d'un père.
Et un fils insensé le chagrin de sa mère.'
Prov. X. I. > « <
REGISTRE DE FAMILLE.
Pève et inève, frères et sœurs de l épouse.
— >-•-« —
' Honore ton père et ta mère (c'est le premier commande- ment avec une promesse).' — Éphés. vi. 2.
REGISTRE DE FAMILLE.
Enfants.
'Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.' — Marc x. 14.
REGISTRE DE FAMILLE.
Enfants.
* Comme un père a compassion de ses enfants,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent.'
Psaume ciii. 13.
REGISTRE DE FAMILLE.
Mariages.
' Si l'Éternel ne bâtit la maison.
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; Si l'Éternel ne garde la ville,
Celui qui la garde veille en vain.'
Psaume cxxvii.
REGISTRE DE FAMILLE.
Décès.
'Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort.' — Jean xi. 25.
REGISTRE DE FAMILLE.
A titres événements de la famille.
* Tous les sentiers de l'Éternel sont miséricorde et fidélité, Pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.'
Psaume xxv. io. >-«-<
LA
SAINTE BIBLE
LA
SAINTE BIBLE
QUI COMPREND
L'ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENT
TRADUITS SUR LES TEXTES ORIGINAUX HÉBREU ET GREC
PAR
LOUIS SEGOND
DOCTEUR EN THÉOLOGIE
PARIS DELESSERT, 4 RUE ROQUÉPINE
1899
LA
SAINTE BIBLE
AIs^CIEN TESTAMENT
TRADUCTION NOUVELLE D'APEÈS LE TEXTE HEBEEU
PAU
LOUIS SEGOND
DOCTEUR EN THEOLOGIE
PARIS DELESSERT, 4 RUE ROQUÉPINE
1899
TABLE
DES
LIVRES DE L'ANCIEN TESTAMENT
LE PENTATEUQUE
CHAP.
Genèse 50
Exode 40
Lévitique . . . . 27
OES 1 |
Nombres . . . |
CHAP. . 36 . |
PAGES . 147 |
61 |
Deutéronome |
. 34 . |
. 198 |
11 |
LES LIVRES HISTORIQUES
CHAP.
Josué 24
Juges 21
Ruth 4
1 Samuel . . . . 31
2 Samuel .... 24 1 Rois 22
245 274 304 308 347 381
2 Rois . . .
1 Chroniques
2 Chroniques Esdras . . . Néhémie . . Esther . . .
LES LIVRES POÉTIQUES
CHAP.
Job 42
Psaumes . . . .150 Proverbes .... 31
PAGES
571 623
760
Ecclésiaste . . Cantique des canti- ques 8
LES PROPHETES
CHAP.
Ésaïe 66
Jérémie .... 52 Lamentations de
Jérémie ... 5
Ézéchiel .... 48
Daniel 12
Osée 14
Joël 3
Amos 9
PAGES
831 932
1029 1041 1118 1137 1150 1157
Abdias . Jonas . Miellée . Nahum . Habakuk Sophonie Aggée . Zacharie Malachie
CHAP. |
PAGES |
25 . |
. 419 |
29 . |
. 456 |
36 . |
. 490 |
10 . |
. 532 |
13 . |
. 544 |
10 . |
. 561 |
CHAP. |
PAGES |
12 . |
. 812 |
CHAP. 1
4 7 3 3 3 2 14 4
821
PAGES
1168 1170 1173 1181 1185 1190 1195 1198 1211
VII
AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR
PLACÉ EN TÊTE DE LA PREMIÈRE ÉDITION
L'Ancien Testament est écrit en hébreu, langue que parlait jadis le peuple d'Israël. Les livres qu'il renferme, au nombre de trente-neuf, appartiennent à divers auteurs et à différents âges: les uns ont été composés pendant les siècles qui précédèrent la captivité de Babylone, les autres sont postérieurs. Rien n'est plus varié que le contenu : histoire, législation, doctrine religieuse, morale, poésie, révélations proj^hétiques. Les Juifs attribuaient à la plupart de ces livres une autorité divine, et leurs docteurs en faisaient le point de départ des enseignements qu'ils donnaient au peiiple. Aussi quand la langue hébraïque eut cessé d'être une langue parlée, furent-ils les premiers à éprouver le besoin d'avoir, pour leur usage, des traductions dans les idiomes des peuples au milieu desquels ils vivaient dispersés.
Ainsi prit naissance la version dite des Septante ou d'Alexandrie, la plus célèbre de toutes et en même temps la plus ancienne, composée en grec par des savants Juifs établis en Egypte, et très- probablement achevée cent cinquante ans environ avant Jésus- Christ. Faite à une époque où, par suite des conquêtes d'Ale- xandre le Grand, la langue grecque était généralement répandue, elle a rendu des services incontestables et a été longtemps entourée d'une grande considération. Ce n'est pas ici le lieu d'en discuter les origines plus ou moins douteuses, ni d'émettre une appréciation critique sur sa valeur réelle. Rappelons seulement quelques faits propres à constater l'influence qu'elle exerça. Les Septante ont servi de base à un grand nombre de versions écrites dans plusieurs des dialectes de l'Orient ; c'est d'après les Septante, et non d'après l'hébreu, qiie sont habituellement faites les citations de l'Ancien Testament dans le Nouveau; les Chrétiens des pre- miers siècles, ne sachant pas l'hébreu, furent conduits à se servir
ix
AVANT-PK0P08.
de la version des Sei)tante, et allèrent môme jnsqu'à croire à son inspiration ; enfin, toutes les versions latines usitées dans l'Église d'Occident jusqu'à l'époque d'Augustin étaient des reproductions, généralement assez imparfaites, de celle des Septante.
Tel était l'état des choses lorsque parut Jérôme, l'un des plus remarquables parmi les Pères de l'Église. A l'inverse d'Augustin et autres docteurs de ce temps qui ignoraient l'hébreu, Jérôme se livra, dès sa jeimesse, à l'étude de cette langue sacrée. Puis, séjournant en Palestine, il prit à Jérusalem des leçons d'un rabbin nommé Barhanina, qui lui donnait instruction pendant la nuit, par crainte de ses compatriotes ; il eut encore pour maîtres deux savants rabbins, dont l'un lui enseigna le chaldéen, et dont l'autre le fortifia dans l'hébreu. Ainsi mimi de ces connaissances philo- logiques, Jérôme se mit à comparer le texte original de l'Ancien Testament avec la version grecque des Septante et avec la meilleure des versions latines (la vêtus Itala) exécutées sur les Septante. Il fut bientôt convaincu des fautes évidentes et des nombreuses imperfections de l'une comme de l'autre ; et, encouragé par quelques amis, il prit la résolution de traduire à nouveau la Bible en latin immédiatement d'ajirès l'hébreu. Cette œuvre, qui a coûté à son auteur vingt années de travaux assidiis, fut commencée vers l'an 385 et achevée l'an 405. Si nous l'avons mentionnée avec quelques détails, c'est à cause du rôle inunense qu'elle a joué dans l'histoire de toutes les versions qui suivirent, et notamment des versions protestantes en langue française, connue on va le voir.
Deux mots auparavant sur les destinées du travail de Jérôme, et sur la forme finale qui lui fut donnée par l'Église romaine. Ce travail, bien accueilli par quelqxies-uns, surtout par les Juifs, qui rendirent hommage à sa fidélité, rencontra dès l'abord de nombreux adversaires, entre autres Augustin ; et des accusations d'hérésie circulèrent même contre la personne de Jérôme. Toute- fois, ce n'étaient ni la science de cet homme d'élite ni l'exactitude du résultat de ses recherches qui étaient mises en suspicion ; mais on censurait par-dessus tout la hardiesse de celui qui avait osé traduire autrement que ne l'avaient fait les Septante. Depuis la mort de Jérôme, les ennemis de sa version allèrent de jjlus en plus en diminuant ; au bout de deux siècles, elle était à Rome sur le même j)ied que l'ancienne version latine, et l'on finit par l'employer de préférence pour le service divin. De là le nom de Vulffate, q\ii plus tard lui fut donné. Malheui'eusement, plus elle acquérait de faveur et se répandait i^ar des copies multii^liées, plus elle s'altérait sous la plume de ceux (jui la transcrivaient de manuscrits en manuscrits. Elle devint alors l'objet de corrections successives, à dater de Charlemagne qui s'était adressé dans ce
X
AVANT-PROi'OtS.
but au félèbrc Alcuiii. Et, quand arriva l'invention de rinipri- merie, on eut bientôt des éditions ott'rant entre elles les ])lus grandes diversités, selon les nianuserits dont on s'était servi. Néanmoins, le coneile de Trente déclara la Vulgate seule version officielle de l'Église (1546), et le pouvoir pontitical se chargea, moyeiuiant de nouvelles corrections, de publier une édition authentique, qui parut vers la fin du seizième siècle. Qui dira jusqu'à quel point elle reproduit l'œuvre primitive de Jérôme ?
Nous touchons au mouvement religieux qui donna naissance au protestantisme, tirant presque toute sa force du contenu de la Parole Sainte, et assurant par là ses meilleurs succès. Un fait regrettable, mais à signaler, c'est qu'aucun de nos grands Réfor- mateurs de langue française n'associa son nom. connue Luther en Allemagne, à une traduction de la Bible en langue vulgaire et nationale. Calvin ne nous a laissé que des préfaces et des com- mentaires, indépendiimment de tout ce qui du reste servit de jjoint d'application à son génie.
La version qu'on a l'habitiule de considérer comme la plus ancienne dans le sein des Églises réformées est celle de Pierre- Robert Olivetan, de Noyou eu Picardie, parent de Calvin. Elle parut en 1535. Mais, si l'on veut avoir un point de départ plus exact de nos versions protestantes, il faut remonter à la Bible de Lefèvre d'Étaples, dont la j^remière édition complète fut publiée à Anvers en 1530. Il faut même remonter j^lus haut, et bien antérieurement à la Réformation, quand on veut se rendre compte du travail de Lefèvre, et avoir une juste idée des remaniements postérieurs. A dater du douzième siècle, dans les pays de langue romane, on eut une série de Bibles historiées et glosées, les premières dans lesquelles le fond scrii^turaire se trouvait noyé au milieu d'additions souvent bizarres et étrang-ères aux faits bibliqixes, les secondes dans lesquelles le texte était mélangé de notes et commentaires de diverse nature. Tous ces recueils, greffés les uns sur les autres, jjartaient d'une souche toujours la même, la Vulgate, plus ou moins comprise, défigurée, ou en- veloppée d'additions. Lefèvre, tout en reproduisant, avec quel- qvies modifications, l'œuvre de ses devanciers, fit disparaître du texte les gloses pour les reléguer dans des notes distinctes, ne voulant " rien ajouter ni retrancher aiix paroles dii Livre." C'est là le service éminent qu'il rendit à la cause biblique, et qui a pu le faire envisager comme le premier auteur des versions pro- testantes, malgré ces mots qu'il inscrivit sur le titre de sa Bible : " Translatée en français selon la pure et entière traduction de sainct Hierome."
La Bible d'Olivetan, qui ne consacra guère plus d'une année
xi
AVANT-PROPOS.
à son travail, a pour base celle de Lefèvre d'Etaiîles. Calvin la recommanda, sans en dissimuler les fautes, et invitant à l'indxdgence. Il entreprit lui-même des corrections, mais il ne se lit aucune illusion sur la portée de semblables retouches ; car, dans un avis placé en tête de l'édition de 1561, la dernière avant sa mort, Calvin exprime le vœu " que quelque savant homme, garni de tout ce qui est requis dans une telle œuvre, se consacre tout entier pendant une demi-douzaine d'ans à la traduction de la Bible."
La Conqjagnie des Pasteurs de Genève, sollicitée en outre par plusieurs pasteurs des Églises réformées de langue française, s'employa d'une manière active à réaliser. le vœu de Calvin. A défaut d'un homme unique, elle remit la tâche à quelqvies-uns de ses membres, parmi lesquels Théodore de Bèze. Enfin, en l'année 1588, parut cette version officielle et impatiemment attendue, la première que publièrent collectivement les pasteurs et professeurs de l'Eglise de Genève.
C'était, en réalité, une simple révision de la Bible d'Olivetan, diversement amendée dans les éditions qui s'étaient succédé dej^uis 1535 ; elle adopta les variantes tantôt de l'une, tantôt de l'autre de ces éditions, et, comme élément nouveau, elle était enrichie d'un grand nombre de notes marginales. Dans une épître, placée en tête du volume, les auteurs, sans prétendi'e qu'on ne puisse faire mieux, émettent le désir qu'on s'en tienne à leur œuvre. Somme toute, répondant à des instances réitérées et partant d'un Corps vénéré, la version genevoise de 1588 se présenta avec une telle autorité et fut si bien accueillie des Eglises réformées qu'elle ferma jusqu'à nos jours, pour ainsi dire, l'accès à toute tentative de traduction indépendante, d'après les textes originaux et en conformité avec les progrès dans les études historiques, philologi- ques et exégétiques. Les éditions se multiplièrent soit à Genève, soit à l'étranger, à peu près sans autres changements que ceux nécessités par les règles et les usages de la langue française : et encore resta-t-on sous ce rapport toujours en arrière.
On se tromperait si l'on pensait que les Bibles de Martin et d'Ostervald renferment des traductions nouvelles, ou même diffèrent notablement de la version genevoise. Elles ne firent, à l'origine, que reproduire Genève 1588. Leurs auteurs ne s'en cachèrent pas, comme on peut le lire sur les titres de la première édition de Martin (Amsterdam 1707) et de la première édition d'Ostervald (Amsterdam 1724), et comme il est facile de s'en convaincre par la comparaison du contenu. C'est, du reste, grâce à cette cir- constance qu'elles obtinrent le transeat dans les Eglises, et ceci atteste une fois de plus l'autorité dont a si longtemps joui la version de Genève. Ce qui constituait le mérite réel des publi-
xii
AVANT-PROPOS.
cations de 3Iartin et d'Ostervald, c'étaient les notes et préfaces du premier, les arguments et réflexions du second. Si les éditions actuelles s'écartent d'une manière plus ou moins sensible de 1588, c'est l'ouvrage des reviseurs de reviseurs, et aflaire de forme plus que de fond. Les difiérences qu'on observe entre Martin et Ostervald proviennent en partie de modifications assez nom- breuses que le pasteur neuchâtelois introduisit dans l'édition (1744) qui précéda sa mort, avec le but d'adoucir certaines ex- pressions, de rendre plus clair et de faire mieux aimer le Livre sacré.
Malgré l'immense succès de la version de 1588, succès qui se prolonge encore, nous venons de le dire, sous les noms de Martin et d'Ostervald, on éprouva de bonne heure à Genève le désir de l'améliorer. Mais la chose devenait impossible en face d'iuie opposition énergiquement dessinée parmi les fidèles : tout ce qui dépassait les limites d'une légère retoviche ou d'un simple redres- sement de la langue était frappé de réprobation. Les ministres genevois n'étaient plus les maîtres de leur œuvre, bien qu'ils eu sentissent les imperfections. Ainsi se passa quelque chose d'ana- logue à ce qui s'était passé pour la version des Septante. En 1721 seulement, sous l'influence de J.-A. Turretin, on prit courage, on travailla presque tout un siècle, et l'on mit au jour la version de 1805, la seconde et la dernière que publièrent collectivement les pasteurs et professeurs de l'Église de Genève.
Nous n'avons pas à entrer ici dans l'appréciation des qualités ou des défauts qui distinguent cette version : peut-être n'a-t-elle pas encore été impartialement jugée. C'est plus qu'une simple révision ; mais ce n'est pas, dans son ensemble, une traduction émanant en ligne directe du texte hébreu. Elle n'a pas eu le sort prospère de sa sœur aînée ; on l'a repoussée plutôt qu'accueillie ; les sociétés bibliques lui ont été défavorables; et, quoique dès longtemps épuisée, elle n'a pas été réinij^rimée. La Compagnie des Pasteurs donna à une commission permanente le mandat de la revoir ; mais, après plusieurs années d'un travail dont les difficultés allaient croissant, la commission s'est dissoute, et la Compagnie ne l'a pas renouvelée.
Résumons. Toutes nos versions, unies entre elles par une étroite filiation, découlent de la Vulgate latine, reproduction en quelque mesure incertaine du travail prmiitif de Jérôme. Ainsi, les Églises réformées de langue française n'ont jamais possédé une traduction de la Bible, faite en entier sur les textes originaux. Les circonstances diverses qui ont pesé sur ces Eglises, bien plus que le manque d'hommes capables, suffisent amplement pour domier l'explication de ce phénomène.
xiii
AVANT-PEOPOS.
Il était réservé à notre époque de s'affranchir de cette crainte pusillanime, tendant à faire considérer une version, œuvre tout humaine, comme une espèce d'arche sainte à laquelle il n'est pas permis de toucher sans être accusé de profanation. Aujourd'hui, grâce à un courant plus libéral et à des appréciations plus judi- cieuses, il n'y a pas à risquer la censure ou le bûcher pour qui, s'écartant de ses devanciers, essaie de donner à ses frères une interprétation plus fidèle des choses qui nous ont à tous été révélées.
Loin de là. Dans les divers rangs de la société religieuse protestante, on a senti l'insuffisance des versions actuellement en usage, et qui sont au milieu de nous comme un précieux héritage de la piété de nos pères. De toutes parts aussi, on a compris qu'il y avait des inconvénients majeurs à procéder indéfiniment par la voie des révisions ; de toutes parts, on a réclamé ime version nouvelle, qui, travaillée d'après les textes sacrés, fût im reflet plus direct de leur véritable contenu. Et en même temps, par une étonnante disi)ensation de la Providence, des ouvriers étaient suscités par elle pour répondre largement à ce besoin. Quatre versions, au lieu dune, seront désormais à la disposition de chacun. Trois d'entre elles ont été déjà publiées, à Neuchâtel, à Lausanne, à Paris ', toutes les trois remarquables, élaborées par des hommes de foi et de science. Celle-ci est la quatrième. Ces quatre versions, assez divergentes d'asjject et de style, conçues à part et mises à exécution presque sinuiltanément par leurs auteurs, concordent néanmoins jjour les résultats essentiels. Nos Eglises et les membres de nos Églises povirront ainsi faire leur choix en pleine liberté.
II
Les personnes qui liront attentivement notre traduction de l'Ancien Testament, surtout si elles ont quelque notion de la langue hébraïque, reconnaîtront par elles-mêmes les principes qui noiis ont servi de guide. Il est bon néanmoins de les rappeler sommairement, pour qu'il ne reste à cet égard aucune équivoque.
Une condition préliminaire indispensable, c'est une indépen- dance d'esprit et de situation, qui place le tradvicteur en dehors de toute influence propre à le détom-ncr du soin exclusif de rechercher et d'exprimer le vrai sens du Livre sacré. Qii'il se dégage des i^réoccupations dogmatiques, sans avoir souci de ce qui peiit plaire ou déplaire aux partis théologiques qui divisent les chrétiens. La Bible a été écrite pour tous les hommes : c'est
^ La version de Paris n'est pas encore achevée : huit livraisons ont paru.
xiv
AVANT-FKOrOS.
pour tous, et en conscience, que le traducteui' doit accomplir sa tâche. Il est sous le regard du Dieu de vérité : c'est la vérité seule qui sera la suprême ambition de ses efïbrts. S'il échoue, qu'il se résigne par avance ; s'il réussit, qu'il en rapporte la gloire à Dieu seul.
Cette condition jiréalable, nécessaire à nos yeux, étant réalisée, de quelle manière le traducteur poiu-suivra-t-il son œuvre ?
Exactitude, clarté, correction: telles sont les trois qualités auxquelles il est essentiel de viser, si l'on veut à la fois être lidèle et s'exprimer en français. C'est presque une lutte de géant. Mais il faut la soutenir, dans les limites du possible. Faire bon marché de la correction comme chose secondaii'e ou superflue, c'est oublier que toute langue a ses droits, c'est fournir aux personnes cultivées un genre de distraction nuisible à l'édification. Prétendre que la clarté n'est pas rigoureusement requise parce qu'on rencontre dans l'original des passages obscurs, c'est un accommodement de conscience à rejeter. Altérer sciemment l'exactitude du sens, ne fût-ce que d'une nuance, afin de flatter le lecteur par une forme littéraire plus élégante, c'est manquer de respect à ce même lecteur et encore plus à la Parole sainte. — Pour revêtir dans leur ensemble ces trois qualités, ime version ne doit être ni littérale ni libre. Précisons les termes. Elle ne doit pas être littérale, c'est-à-dire " faite mot à mot," selon la définition du dictionnaire ' ; ce serait énerver le sens même, et risquer de le rendre inintelligible, sans parler des lois de la grammaire et de la syntaxe qu'on a toujours tort de braver volontairement. Elle ne doit pas non plus être libre, c'est-à-dire, offrir des additions ou des suppressions qui ne sont ])as strictement motivées, affaiblir ou renforcer la valeur d'une phrase ou d'un mot quand les expressions qui correspondent à l'original ne font pas défaut, substituer au langage biblique des explications qui appartiennent à la conception particulière de l'interprète. Qu'il y ait place hors du texte pour les commentaires, extraits, résumés, parai)hrases, imitations, etc., c'est bien ; mais que la som-ce reste pure, et ne se transforme pas elle-même en imitation, paraphrase, o\\ commen- taire.— Si une bonne version de la Bible ne doit être ni littérale ni libre, aux divers points de vue qui viennent d'être mentionnés, que doit-elle être? Comme réponse, et en l'absence d'un quali- ficatif iinique, qu'il soit permis de répéter : exacte, claire, correcte.
Ce n'est pas tout. Il faudrait encore, sans la moindre atteinte portée à aucune de ces qualités, qu'elle se distinguât sous le rapport littéraire par des mérites de style, qui, n'étant pas une
' Dans une acception plus généralement admise, notre traduction sei'a certainement, et à juste titre, classée parmi les versions littérales.
XV
AVANT-PROPOS.
conséquence logique de l'exactitucle, de la clarté, de la correction, réclament un écrivain d'un talent supérieur. Il faudrait, enfin et par-dessus tout, un homme qui, à la fois savant philologue, poète et littérateur éminent, possédât le sens religieux suffisant pour donner à son œuvre une véritable empreinte biblique, et placer les lecteurs comme en la présence directe des révélations divines, dont il ose se rendre l'interprète.
Voilà les principes. Reste l'exécution. Voilà l'idéal, idéal dont la vue sourit et électrise. mais inqîossible à réaliser. Est-il besoin, en effet, de proclamer à nouveau qu'une version à tous égards parfaite est chose qui dépasse les forces humaines, in- dividuelles ou collectives ? Qu'on veuille bien j réfléchir. Les ressources d'interprétation dont peut disi3oser un traducteur, si remarquablement qualifié soit-il, connaissances linguistiques, ethnographiques, archéologiques, étude et comparaison des tra- vaux antérieurs, etc., ces ressources sont purement humaines, sujettes par conséquent à des chances d'erreur, malgré les progrès, disons mieux, en vertu même des progrès dont elles sont susceptibles. Sans doute, celui qui croit, celui pour qui la Bible n'est pas un livre ordinaire, n'entreprendra pas et ne poursuivra pas une œuvre d'aussi longue haleine et d'une nature aussi grave que la version des saintes Ecritures, dépôt des révélations du Tout-Puissant, en négligeant de s'appuyer sur le secours de DieiT et de l'invoquer itérativement au milieu de ses incertitudes et de ses défaillances. Mais qui dira dans quelles limites et sous quelles formes le secours divin se manifeste en pareille circonstance? Peut-on s'attendre à une force sur- naturelle qui préserve de toute inexactitude, à une sorte d'inspira- tion infaillible qui n'a pas même été le privilège des copistes auxquels nous sommes redevables du texte original dont il s'agit de rei^roduire le sens dans nos langues modernes ? Aux prises avec les difficultés (et pourquoi ne pas l'avouer?), on se sent vaincu dans plus d'un cas, incapable de rendre d'une manière satisfaisante dans sa propre langue ce dont on a, ou croit avoir, la perception nette dans la langvie sacrée. Et là même où on pense le mieux réussir en serrant de très-près le texte scripturaire, pour en conserver avec scrupvile les tours, les images, la couleur, ne va-t-on jamais trop loin, ne fait-on jamais fausse route? Puis, que de choses inaperçues, glissées j^eut-être sous la plume contre toute intention et malgré les principes !
En dehors de ces imperfections, dont aura son inévitable part la traduction nouvelle que nous offrons au public religieux, ce qui frappera plus rapidement le lecteur, ce sont les passages interprétés autrement qu'ils ne le sont dans les versions usuelles.
xvi
AVANT-PllOPOS.
Mais ceux qui sont an courant du mouvement de la science et des progrès de la philologie sacx'ée n'éprouveront à cet égard aucun étonnenient pénible. Il y avait dans les versions antérieures des inexactitudes à faire disparaître, signalées par les hommes les plus compétents de toutes les nuances théologiques : aussi n'est-ce en aucune façon le désir d'innover qui a poussé le traducteur à sortir de la voie traditionnelle, il s'y est vu contraint par un sentiment de fidélité. Observons, en outre, que les changements adoptés ne sont pas tous des rectifications d'erreurs incontestables. Il en est qui doivent être attribués à une simple préférence entre deux ou plusieurs interprétations pos- sibles, dont l'une a paru réunir en sa faveur la plus grande somme de probabilités. On comprend qu'il s'agit ici de ces difficultés tenant à l'état matériel du texte, ou à d'autres circon- stances propres à exercer la sagacité des linguistes et à les conduire à des résultats différents.
A tout ce qui précède nous avons hâte maintenant d'ajoiiter une réflexion. Si la vérité nous a imposé le devoir de parler en toute franchise, nous ne voudrions point par là ébranler outre mesure la confiance que bien des personnes pieuses ont conservée jusqu'à ce jour pour nos anciennes versions, qui ont nourri la foi et le sentiment religieux de plusieiu-s générations. Les divergences, si nombreuses qu'elles soient pour le style et môme pour le fond des choses, portent la plupart sur des points secon- daires; et, dans les cas oii elles ont une réelle importance, elles ne sont pas de nature à effrayer les consciences et à faire chanceler la foi. Tout lecteur bien disposé trouve et trouvera toiijours dans la Parole sainte, plus ou moins correctement exprimée, l'aliment siiirituel qui lui suffit, et n'aura pas de peine à recon- naître les vues miséricordieuses de l'Eternel, se manifestant à travers les âges pour le salut de l'humanité péchei'esse.
Que Dieu, le souverain Pasteur des âmes, qui dirige tous les événements, accorde à notre œuvre, si telle est sa volonté, une part d'influence pour l'avancement de son règne !
Genève, 31 octobre 1873.
LOUIS SEGOND
xvu
REMARQUES
Le texte massorétique, transmis à nous par les Juifs, a servi de base à cette traduction. On s'en est écarté seulement dans des cas exceptionnels et indispensables, et d'après les autorités les plus accréditées ; mais on a rejeté toute variante ne reposant que sur une opinion particulière.
La ponctuation, si importante pour la détermination du sens, a été l'objet d'un soin tout spécial. Linstrument le plus utile à cet effet, bien qu'il ne soit pas infaillible, ce sont les accents hébreux, dont l'une des fonctions consiste à marquer les rapports de chaque mot avec la phrase entière sous le point de vue des liens et des pauses.
La division du texte en versets, telle que nous l'avons aujour- d'hui, n'est pas antérieure au septième siècle; mais diverses séparations ont une origine plus antique. La division en cha- pitres, comme elle existe dans nos Bibles, date du milieu du treizième siècle : elle est loin d'être irréi^rochable et à tous égards rationnelle. Tout en conservant à la marge cette double indication des versets et des chapitres, le traducteur a divisé le texte en fragments plus conformes au contenu, et les a fait précéder de sommaires courts et précis.
Les noms propres ont été rectitiés dans leur orthographe, re- produite exactement la même dans tous les passages oii ils se rencontrent. Mais les plus connus, comme Mdise, Salomon, Ésaïe, Jérusalem, etc., ont été maintenus tels que l'usage les a consacrés, quoiqu'ils soient écrits d'une tout autre manière en hébreu.
Les notes, au nombre d'environ six cents, qui figurent au bas des pages, ne doivent nullement être considérées comme donnant à notre œuvre le caractère d'une version avec des notes. Elles constituent un timide essai, qui témoigne de nos vœux en faveur d'éditions de l'Ancien Testament, présentant des notes en quantité suffisante et composées avec assez de discernement pour faciliter l'intelligence du texte, sans entrer dans la voie des commentaires ni donner lieu à des discussions théologiques.
Enfin, pour ce qui concerne le mode de transcription des fragments poétiques, nous renvoyons à l'Avertissement qui va suivre.
xvni
AVERTISSEMENT
CONCERNANT LES FRAGMENTS POÉTIQUES
Un grand nombre de fragments de l'Ancien Testament, et même des livres entiers, ont nn caractère poétique impossible à méconnaître. Dans le but de les distinguer nettement de la prose, et de faciliter en même temps l'intelligence du contexte, on a recouru à un artifice typographique, au sujet duquel certaines explications paraissent nécessaires.
La poésie hébraïque offre-t-elle des vers proprement dits, avec un système métrique déterminé ? Cette question, débattue depuis des siècles, n'a pas encore reçu de solution péremptoire. Toutefois, dans l'état actviel de la science, le manque de faits et d'arguments décisifs porte plutôt à conclure d'ime manière négative.
Le trait le plus incontestable de cette poésie, et le seul qu'on a tenté de reproduire aux yeux du lecteur, dans cette nouvelle traduction, c'est ce qu'on appelle \e parallélisme des membres, qui se manifeste soit par un contraste, soit par une réj^étition ou par un développement de la pensée.
En vertu de ce phénomène, tout verset se présente ordinaire- ment comme formé de deux parties ; et chacune de ces parties renferme un ou plusieurs membres, constituant le parallélisme. Dans l'exécution typographique, on a réservé une ligne pour chaque membre. Le commencement du verset est indiqué par une ligne sans renfoncement, le début de la seconde partie par un renfoncement, et les autres membres par un double ren- foncement.
Eclaircissons par quelques exemples.
Le cas le plus simjîle est celui de deux membres, dont un pour chaque partie du verset.
La justice élève une nation,
Mais le péché est la honte des peuples.
Prov. XIV, 34. xix
AVERTISSEMENT.
Lorsqu'il y a trois membres, c'est tantôt la première partie qui eu renferme deux, tantôt la seconde.
Les liens de la mort m'avaient environné,
Et les angoisses du sépulcre m'avaient saisi ; J'étais en proie à la détresse et à la douleur.
Ps. CXVI, 3.
Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore ; Il est mon salut et mon Dieu.
Ps. XLII, 12.
Enfin, la période est susceptible de proportions encore plus grandes. Dans l'exemple qui suit, il y a cinq membres, trois pour la première partie du verset, et deux pour la seconde.
Les ennemis de l'Eternel trembleront ;
Du haut des cieux il lancera sur eux son tonnerre, L'Eternel jugera les extrémités de la terre ; Il donnera la puissance à son roi, Et il relèvera la force de son oint,
1 Sam. II, 10.
Le parallélisme chez les prophètes est loin d'être aussi caractérisé que chez les poètes lyriques ou didactiques, comme les auteurs des Psaïunes, des Proverbes, de Job, du Cantique des Cantiques. Parfois, il est vrai, le prophète prend un élan qui le rapproche de ces derniers ; et il est facile alors de découper la période de la manière que nous avons indiquée. Mais, bien souvent, le langage prend des formes oratoires, qui ont toute l'animation rythmique, sans laisser subsister le parallélisme des membres. Il se trouve aussi, dans les écrits des prophètes, des portions historiques ou narratives, pour lesquelles un arrangement métrique ne saurait convenir, et que le lecteur pourra distinguer des autres sans aucun effort. L'Ecclésiaste, enfin, bien que classé parmi les livres poétiques, est composé dans un style qiii ne diftèrë pas sensiblement de celui de la prose.
XX
LE PENTATEUQUE
GENÈSE, EXODE,
LÉVITIQUE,
NOMBRES, DEUTÉRONOME
,a:<T
ANCIEN TESTAMENT
LA GENESE
LES TEMPS ANCIENS DEPUIS LA CREATION JUSQU A ABRAHAM
{Chap. 1-11, 9.)
Création du monde.
Chcip. I. 'Au commencement, Dieu créa les cieiix et la terre.
^La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l'a- bîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
^Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut. ''Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. 'Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténè- bres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.
^Dieu dit : Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. 'Et Dieu fit l'é- tendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi. *Dieu appela l'éten- due ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le second jour.
'Dieu dit : Que les eaux qui sont au- dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi. '"Dieu appela le sec terre, et
il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon. " Puis Dieu dit : ()ue la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur se- mence sur la terre. Et cela fut ainsi. '*La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence se- lon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. "Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour. '••Dieu dit : Qu'il y ait des luminai- res dans l'étendue du ciel, pour sépa- rer le jour d'avec la nuit ; que ce soient des signes, pour marquer les époques, les jours et les années; ''et qu'ils ser- vent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. '*Dieu fit les deux grands lumi- naires, le plus grand luminaire povir présider au jour, et le plus petit lumi- naire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles. ''Dieu les plaça dans l'é-
Chap. l, is-^, 10.
GENESE.
tendue du ciel, pour éclairer la terre, de la semence : ce sera votre nourri- '^pour présider au jour et à la nuit, et ture. ^"Et à tout animal de la terre, à pour séparer la lumière d'avec les té- tout oiseau du ciel, et à tout ce qui nèbres. Dieu vit que cela était bon. se meut sur la terre, ayant en soi un ''Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un souffle de vie, je donne toute herbe matin : ce fut le quatrième jour. verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.
^"Dieudit: Que les eaux produisent ^'Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et en abondance des animaux vivants, et voici, cela était très bon. Ainsi, il y que des oiseaux volent sur la terre vers eut un soir, et il y eut un matin : ce
fut le sixième jour.
Chap. II. 'Ainsi furent achevés les
cieux et la terre, et toute leur armée.
^Dieu acheva au septième jour son œu-
l'étenducdu ciel.-' Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux pro- duisirent en abondance selon leur es-
pèce; il créa aussi tout oiseau ailé se- vre, qu'il avait faite ; et il se reposa au Ion son espèce. Dieu vit que cela était septième jour de toute son œuvre, bon. *-Dieu les bénit, en disant : Soyez qu'il avait faite. ^Dieu bénit le sep-
féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers ; et que les oiseaux mul- tiplient sur la terre. ^^Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour.
**Dieu dit : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce.
tièmc jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu'il avait créée en la faisant.
For/nation de 1 Jiomnie et de la femme.
■•Voici les origines des cieux et de du bétail, des reptiles et des animaux la terre, quand ils furent créés. terrestres selon leur espèce. Et cela ^Lorsque l'Eternel Dieu fit une terre fut ainsi. "Dieu fit les animaux de la et des cieux, aucun arbuste des champs terre selon leur espèce, le bétail se- n'était encore sur la terre, et aucune Ion son espèce, et tous les reptiles de herbe des champs ne germait encore : la terre selon leur espèce. Dieu vit que car l'Eternel Dieu n'avait pas fait pleu- cela était bon. ^''Puis Dieu dit : Fai- voir sur la terre, et il n'y avait jioint sons l'homme à notre image, selon d'homme pour cultiver le sol. "Et une notre ressemblance, et qu'il domine vapeur s'élevait de la terre, et arrosait sur les poissons de la mer, sur les oi- toute la surface du sol. seaux du ciel et sur tous les reptiles 'L'Eternel Dieu forma l'homme de qui rampent sur la terre. ^'Dieu créa la poussière de la terre, il souffla dans l'homme à son image, il le créa à l'i- ses narines un souffle de vie, et l'hom- mage de Dieu, il créa l'homme et la me devint un être vivant, femme". ^''Dieu les bénit, et Dieu leur *Puis l'Eternel Dieu planta un jar- dit : Soyez féconds, multipliez, rem- din en Eden, du côté de l'orient, et il jjlissez la terre, et l'assujettissez; et y mit l'homme qu'il avait formé. "L'É- dominez sur les poissons de la mer, ternel Dieu fit pousser du sol des ar- sur les oiseaux du ciel, et sur tout ani- bres de toute espèce, agréables à voir mal qui se meut sur la terre. ^'Et Dieu et bons à manger, et l'arbre de la vie dit : Voici, je vous donne toute herbe au milieu du jardin, et l'arbre de la portant de la semence et qui est à la connaissance du bien et du mal. '"Un surface de toute la terre, et tout arbre fleuve sortait d'Eden pour arroser le ayant en lui du fruit d'arbre et portant jardin, et de là, il se divisait en quatre
a. Littéralement : il les créa mâle et femelle.
GENESE.
Chap. S, u-3, il.
bras. "Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le jiays de Havila, où se trouve l'or. '-L'or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx. '^Le nom du second ileuve est Guihon ; c'est ce- lui qui entoure tout le pays de Cusch. **Le nom du troisième est Iliddékel"; c'est celui qui coule à l'orient de l'As- syrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Eu- phrate.
'•"^L'Eternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. '^L'Eternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; '"mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.
"*L'Eternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. ''•'L'Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pourvoir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme. -"Et l'homme don- na des noms à tout le bétail, aux oi- seaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais , pour l'homme , il ne trouva point d'être semblable à lui. ^'Alors l'Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. ^^L'Eter- nel Dieu forma une femme de la côte cpi'il avait ]>rise de l'homme, et il l'a- mena vers l'homme. ^'Et l'homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l'aiipellera femme*, parce qu'elle a été prise de l'homme. ^* C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'atta- chera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.
a. Le Tij^rc
b. Le mol hébreu, traduit j)ar ft'miiie
Le jardin d'iîdcn, et le péché d'Adam.
-^L'homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte.
Chap. III. ' Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, c|ue l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les ar- bres du jardin ? ^La femme répondit au serjient : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. ^Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin. Dieu a dit : Vous n'en mange- rez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. ^Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point; ^mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez , vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bienetlemal.
*La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était ])récieux pour ouvrir l'intelli- gence ; elle prit de son fruit, et en man- gea; elle en donna aussi à son mari, (|ui était auprès d'elle, et il en mangea. 'Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvri- rent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. *Alors ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Eternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
^Mais l'Eternel Dieu appela l'hom- me, et lui dit : Où es-tu ? '"Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. " Et l'Eternel Dieu dit : Oui t'a a])pris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? '-L'homme ré- pondit : La femme que tu as mise au- près de moi m'a donné de l'arbre, et
(ischaj, dérive du mot qui signifie Itonime (iscltj.
Chap. 3,ri-i,,
GENESE.
j'en ai mangé. ''Et l'Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.
"L'Eternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras mau- dit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la pous- sière tous les jours de ta vie. '^ Je met- trai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle- ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. '^11 dit à la femme : J'augmen- terai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes dé- sirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. ''Il dit à l'homme : Puisque tu as écouté la voix de ta fem- me, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet or- dre : Tu n'en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourri- ture tous les jours de ta vie ; '*il te pro- duira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbedes champs. '^G'est à la sueur de ton visage que tu mange- ras du pain, jusqu'à ce que tu retour- nes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.
^'Adam donna à sa femme le nom d'Eve" : car elle a été la mère de tous les vivants.
^'L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.
^"L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Em- pêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement. -■^Et l'Eternel Dieu le chassa du jai'din d'Eden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. -'C'est ainsi qu'il
a. Eté signifie l'ie. b. Tu seras satisfait, content
chassa Adam; et il mit à l'orient du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.
Caïn et Abel. — Descendants de Caïn.
Chap. IV. 'Adam connut Eve, sa femme; elle conçut, et enfanta Caïn, et elle dit : J'ai formé un homme, avec l'aide de l'Eternel. -Elle enfanta son frère Abel. Abel fut berger, et Caïn fut laboureur.
•*Au bout de quelque temps, Caïn fit à l'Eternel une offrande des fruits de la terre; *et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; ^mais il ne porta pas un re- gard favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son ■ visage fut abattu. *Et l'Eternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pour- quoi ton visage est-il abattu ? "Certai- nement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage*; et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui.
^Cependant, Caïn adressa la parole à son frère Abel ; mais, comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua.
"L'Éternel dit à Caïn : Où est ton frère Abel ? 11 répondit : Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère? '"Et Dieu dit : Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. "Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour re- cevoir de ta main le sang de ton frère. '* Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras er- rant et vagabond sur la terre. ''Caïn dit à l'Éternel : Mon châtiment est trop grand pour être supporté. '''Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre;
de toi-même.
GENESE.
Chap. 4, ir,-5, 16.
je serai caché loin de ta face, je serai dra Mehujaël, Mehujaël engendra Me- errant et vagabond sur la terre, et qui- tuschaël, et Metuschaël engendra Lé- conque me trouvera me tuera. '^L'E- mec.
ternel lui dit : Si quelqu'un tuait Caïn, '"Lémec prit deux femmes : le nom
Gain serait vengé sept fois. Et l'Éter- de l'une était Ada, et le nom de l'autre
nel fit connaître à Gain (pie quiconque Tsilla. -"Ada enfanta Jabal : il fut le
le trouverait ne le tuerait point. père de ceux qui habitent sous des ten-
"^Puis, Gain s'éloigna de la face de tes et près des troupeaux. -'Le nom de
l'Éternel, et habita dans la terre de son frère était Jubal : il fut le père de
Nod", à l'orient d'Éden. tous ceux qui jouent de la harpe et du
''Gain connutsa femme; elleconcut, chalumeau. '--Tsilla, de son côté, en-
et enfanta llénoc. 11 bâtit ensuite une fanta Tubal-Gaïn, qui forgeait tous les
ville, et il donna à cette ville le nom instruments d'airain et de fer. La sœur
de son lils Hénoc. de Tubal-Gaïn était Naama.
''^Hénoc engendra Irad, Irad engen- -^Lémec dit à ses femmes :
Ada et Tsilla, écoutez ma voix! Femmes de Lémec, écoutez ma parole!
J'ai tué un homme pour ma blessure, Et un jeune homme pour ma meurtrissure.
-''Gain sera vengé sept fois. Et Lémec soixante-dix-sept fois.
-^Adam connut encore sa femme; ^Tous les jours qu'Adam vécut furent elle enfanta un fils, et l'appela du nom de neuf cent trente ans ; puis il mourut, de Seth*, car, dit-elle, Dieu m'adonne *Seth, âgé de cent cinq ans, engen-
un autre fils à la place d'Abel, que Gain dra Enosch. 'Seth vécut, après la nais- a tué. sauce d'Enosch, huit cent sept ans ; et
-''Seth eut aussi un lils, et l'appela il engendra des fils et des filles. '^Tous du nom d'Enosch. G'est alors que l'on les jours de Seth furent de neuf cent commença à invoquer le nom de l'E- douze ans; puis il mourut.
^Enosch, âgé de quatre-vingt-dix ans, engendra Ivénan. '"Enosch vécut, après la naissance de Kénan, huit cent quinze ans ; et il engendra des fils et des filles. "Tous les jours d'Enosch fu- rent de neuf cent cinq ans ; puis il
ternel
Postérité d'Adam, par Seth, jusqu'à Noé.
Chap. V. 'Voici le livre de la pos- térité d'Adam.
Lorsque Dieu créa l'homme, il le fit mourut,
à la ressemblance de Dieu. -Il créa '-Kénan, âgé de soixante-dix ans,
l'homme et la femme, il les bénit, et il engendra Mahalaleel. "Ivénan vécut,
les appela du nom d'homme, lorsqu'ils après la naissance de Mahalaleel, huit
furent créés. cent quarante ans; et il engendra des
^Adam, âgé de cent trente ans, en- fils et des filles. '^Tous les jours de
gendra un fils à sa ressemblance, selon Kénan furent de neuf cent dix ans ; puis
son image, et il lui donna le nom de il mourut.
Seth. ■♦Les jours d'Adam, après la nais- '^Mahalaleel, âgé de soixante-cinq
sance de Seth, furent de huit cents ans, engendra Jéred. '«Mahalaleel vé-
ans ; et il engendra des fils et des filles, eut, après la naissance de Jéred, huit
a. .\o<l signifie fuite, exil. b. Seth dc'rive d'un mol qui signifie mettre, placer.
Chap. 5, n-6, 15.
GENESE.
cent trente ans; et il engendra des fils et des filles. "Tous les jours de Maha- laleel furent de huit cent quatre-vingt- quinze ans; puis il mourut.
'^Jéred, âgé de cent soixante-deux ans, engendra Hénoc. '^Jéred vécut, après la naissance d'Hénoc, huit cents ans; et il engendra des fils et des fil- les. ^"Tous les jours de Jéred lurent de neuf cent soixante-deux ans; puis il mourut.
*' Hénoc, âgé de soixante-cinq ans, engendra Metuschélah. --Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu trois cents ans; et il engen- dra des fils et des filles. "Tous les jours d'Hénoc furent de trois cent soixante- cinq ans. -^Ilénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit.
*^ Metuschélah, âgé de cent quatre- vingt-sept ans, engendra Lémec. **Me- tuschélah vécut, après la naissance de Lémec, sept cent quatre-vingt-deux ans ; et il engendra des fils et des filles. *'Tous les jours de Metuschélah furent de neuf cent soixante-neuf ans ; puis il mourut.
^* Lémec, âgé de cent quatre-vingt- deux ans, engendra un fils. -'11 lui donna le nom de Noé, en disant : Celui- ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, prove- nant de cette terre que l'Eternel a mau- dite. '"Lémec vécut, api'ès la naissance de Noé, cinq cent quatre-vingt-quinze ans ; et il engendra des fils et des filles. "'Tous les jours de Lémec furent de sept cent soixante-dix-sept ans ; puis il mourut.
^*Noé, âgé de cinq cents ans, engen- dra Sem, Cham et Japhet.
Corruption du genre liuinain. — Le déluge.
Chap. VI. 'Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées, *les fils de Dieu virent
que les filles des hommes étaient bel- les, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent. ''Alors l'Eternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.
*Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hom- mes, et qu'elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros, qui furent fameux dans l'antiquité.
^ L'Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mai. "L'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut af- fligé en son cœur. "Et l'Eternel dit : J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles et aux oi- seaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits.
*Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Éternel.
'Voici la postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre, dans son temps ; Noé marchait avec Dieu.
'."Noé engendra trois fils: Sem, Cham et Japhet.
"La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. '^Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre.
'"Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre. '■•Fais-toi une arche de bois degopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors. '^Voici comment tu la feras : l'arche aura trois cents coudées de lon- gueur, cinquante coudées de largeur
GEN'ESE.
dut p. 0, in-7 ,n.
et trente coudées de hauteur. '*Tu fe- ras à l'arche une fenêtre, que tu rédui- ras à une coudée en haut ; tu établiras une porte sur le côté de l'arche ; et tu construiras un étage inférieur, un se- cond et un troisième. '■'Et moi, je vais faire venir le déluge d'eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre périra. '^Mais j'établis mon al- liance avec toi; tu entreras dans l'ar- che, toi et tes fils, ta femme et les fem- mes de tes fils avec toi. "De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi : il y aura un màle et une femelle. ^'Des oiseaux selon leur espèce, du bétail se- lon son espèce, et de tous les reptiles de la terre selon leur espèce, deux de chaque espèce viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie. -'Et toi, prends de tous les aliments que l'on mange, et fais-en une provision auprès de toi, afin qu'ils te servent de nourri- ture ainsi qu'à eux.
*- C'est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné.
Chap. VII. 'L'Éternel dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta mai- son ; car je t'ai vu juste devant moi parmi cette génération. -Tu prendras auprès de toi sept couples de tous les • animaux purs, le màle et sa femelle; une paire des animaux qui ne sont pas purs, le mâle et sa femelle; ^sept cou- ples aussi des oiseaux du ciel, màle et femelle, afin de conserver leur race en vie sur la face de toute la terre. ''Car, encore sept jours, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits, et j'exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j'ai faits.
^Noé exécuta tout ce que l'Eternel lui avait ordonné.
^Noc avait six cents ans, lorsque le déluge d'eaux fut sur la terre. 'Et Noé entra dans l'arche avec ses fils, sa
femme et les femmes de ses fils, pour échapper aux eaux du déluge. *D'entre les animaux purs et les animaux qui ne sont pas purs, les oiseaux et tout ce qui se meut sur la terre, ^il entra dans l'arche auprès de Noé, deux à deux, un màle et une femelle, comme Dieu l'avait ordonné à Noé.
'"Sept jours après, les eaux du dé- luge furent sur la terre. "L'an six cent de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour- là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent. '^La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. '^Ce même jour, entrèrent dans l'arche Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux : '^eux, et tous les animaux selon leur espèce, tout le bé- tail selon son espèce, tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur es- pèce, tous les oiseaux selon leur es- pèce, tous les petits oiseaux, tout ce qui a des ailes. '^Ils entrèrent dans l'arche auprès de Noé, deux à deux, de toute chair ayant souffle de vie. "'Il en entra, màle et femelle, de toute chair, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Puis l'Eternel ferma la porte sur lui.
'"Le déluge fut quarante jours sur la terre. Les eaux crûrent et soulevèrent l'arche, et elle s'éleva au-dessus de la terre. '*Les eaux grossirent et s'accru- rent beaucoup sur la terre, et l'arche flotta sur la surface des eaux. "Les eaux grossirent de plus en plus, et tou- tes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. -"Les eaux s'élevèrent de quinze coudées au- dessus des montagnes qui furent cou- vertes.
-'Tout ce qui se mouvait sur la terre périt, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, tout ce qui rampait sur la terre, et tous les hommes. **Toutce quiavaitrespiration, souffledevie dans.
Chap. 7, ■23-9, Q.
GENESE.
ses narines, et qui était sur la terre sèche, mourut. ^^Tous les êtres qui étaient sur la face de la terre furent exterminés, depuis Thomme jusqu'au ])étail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel : ils furent exterminés de la terre. Il ne resta que Noé, et ce qui était avec lui dans l'arche. -■'Les eaux furent gros- ses sur la terre pendant cent cinquante jours.
Chap. VIII. 'Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail, qui étaient avec lui dans l'arche; et Dieu fît passer un vent sur la terre, etleseauxs'apaisèrent.^Les sources de l'abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba plus du ciel. 'Les eaux se retirèrent de dessus la terre, s'en allant et s'éloignant, et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. *Le septième mois, le dix-septième jourdu mois, l'arche s'ar- rêta sur les montagnes d'Ararat. ^Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le dixième mois, le pre- mier jourdu mois, apparurent les som- mets des montagnes.
^Au bout de quarante jours, Noé ou- vrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche. Ml lâcha le corbeau, qui sortit, partant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent séché sur la terre. Ml lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux ■ avaient diminué à la surface de la terre. *Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l'arche, car il y avait des eaux à la surface de toute la terre. Il avança la main, la prit, et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. '"Il attendit encore sept autres jours, et il lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. "La colombe i-evint à lui sur le soir; et voici, une feuille d'oli- vier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient di- minué sur la terre. '-Il attendit encore
a. Sous-entendu : de la vie de Noé.
sept autres jours, et il lâcha la co- lombe. Mais elle ne revint plus à lui.
*'L'an six cent un", le premier mois, le premier jour du mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé ôta la couverture de l'arche; il regarda, et voici, la surface de la terre avait séché. '''Le second mois, le vingt-septième jour du mois, la terre fut sèche.
'^Alors Dieu parla à Noé, en disant : '^Sors de l'arche, toi et ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi. '"Fais sortir avec toi tous les animaux de toute chair qui sont avec toi, tant les oiseaux que le bétail et tous les reptiles qui rampent sur la terre : qu'ils se répandent sur la terre, qu'ils soient féconds et multiplient sur la terre. '^Et Noé sortit, avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils. '^Tous les ani- maux, tous les reptiles, tous les oi- seaux, tout ce qui se meut sur la teri'e, selon leurs espèces, sortirent de l'ar- che.
-"Noé bâtit un autel à l'Eternel; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des ho- locaustes sur l'autel. ^' L'Eternel sentit une odeur agréable, et l'Eternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, car les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. ^-Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront point.
Noé et ses fils.
Chap. IX. 'Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Soyez féconds, multi- pliez, et remplissez la terre. -Vous se- rez un sujet de crainte et d'effroi pour tout animal de la terre , pour tout oi- seau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons
S
GENESE.
Chu p. 0,:i-10,5.
clc la mer : ils sont livrés entre vos Dieu dit à Noé : Tel est le signe de Tal- mains. 'Tout ce qui se meut et qui a liance que j'établis entre moi et toute vie vous servira de nourriture : je vous chair qui est sur la terre, donne tout cela, comme riierbe verte. '*Les fils de Noé, qui sortiront de ■•Seulement, vous ne mangerez point l'arche, étaient Seni, Cham et Japhet. de chair avec son àme, avec son sang. Cham fut le père de Canaan. '''Ce sont ^Sachez-le aussi, je redemanderai le là les trois fils de Noé, et c'est leur sang de vos âmes, je le redemanderai à postérité qui peupla toute la terre, tout animal ; et je redemanderai l'àme -"Noé commença à cultiver la terre, de l'homme à l'homme, à l'homme qui et planta de la vigne. -'Il but du vin, est son frère. *Si quelqu'un verse le s'enivra, et se découvrit au milieu de sang de l'homme, ])ar l'homme son sa tente. **Cham, père de Canaan, vit sang sera versé ; car Dieu a fait l'hom- la nudité de son père, et il le rapporta me à son image. 'Et vous, soyez fé- dehors à ses deux frères. -"Alors Sem conds et multipliez, répandez-vous sur et Japhet prirent le manteau", le mi- la terre et multipliez sur elle. rent sur leurs épaules, marchèrent à *Dieu parla encore à Noé et à ses fils reculons, et couvrirent la nudité de avec lui, en disant : ^Voici, j'établis leur père; comme leur visage était mon alliance avec vous et avec votre détourné, ils ne virent point la nudité postérité après vous; '"avec tous les de leur père. ** Lorsque Noé se réveilla êtres vivants qui sont avec vous, tant de son vin, il apprit ce que lui avait les oiseaux que le bétail et tous les ani- fait son fils cadet. -^Etildit: Maudit maux de la terre, soit avec tous ceux soit Canaan! qu'il soit l'esclave des qui sont sortis de l'arche, soitavec tous esclaves de ses frères ! -^11 dit encore: les animaux de la terre. "J'établis mon Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, et alliance avec vous : aucune chair ne que Canaan soit leur esclave ! ^''Que sera plus exterminée par les eaux du Dieu étende les possessions de Japhet, déluge, et il n'v aura plus de déluge qu'il habite dans les tentes de Sem, et pour détruire la terre. '-Et Dieu dit : que Canaan soit leur esclave ! C'est ici le signe de l'alliance que j'é- ^*Noé vécut, après le déluge, trois tablis entre moi et vous, et tous les cent cinquante ans. -^Tous les jours de êtres vivants qui sont avec vous, pour Noé furent de neuf cent cinquante ans ; les générations à toujours : "j'ai placé puis il mourut, mon arc dans la nue, et il servira de signe d'alliance entre moi et la terre. '■•Ouand j'aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre, l'arc paraîtra
Postérité des trois fils de Noé.
Chap. X. 'Voici la postérité des
dans la nue; '^et je me souviendrai de fils de Noé, Sem, Cham et Japhet.
Il leur naquit des fils après le dé- luge.
-Les fils de Japhet furent: Gomer, Magog, Madaï, Javan, Tubal, Méschec et Tiras. — ^Les fils de Gomer : Asch- me souvenir de l'alliance perpétuelle kenaz, Riphat et Togarma. — ''Les fils entre Dieu et tous les êtres vivants, de de Javan: Elischa, Tarsis, Kittim et toute chair qui est sur la terre. '"Et Dodanim. — ^C'est par eux (pi'ont été
a. Le manteau (sous-entcndu : de Noé), (fr:inde pièce d'étoffe dont on s'enveloppiiit le corps, et qui servait aussi de couverture pend:tnl la nuit.
mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants, de toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. '* L'arc sera dans la nue; et je le regarderai, pour
Chap. 10,6-1 î, 8.
GENESE.
peuj)lées les îles" des nations selon leurs terres, selon la langue de cha- cun, selon leurs familles, selon leurs nations.
"Les fils de Chani furent: Cusch, Mitsraïm, Puth et Canaan. — 'Les fils de Cusch : Saba, Havila, Sabta, Raema et Sabteca. Les fils de Raema : Sébaet Dedan. ''Gusch engendra aussi Nim- rod; c'est lui qui commença à être puissant sur la terre. *I1 fut un vaillant chasseur devant l'Eternel; c'est pour- quoi l'on dit: Comme Nimrod, vail- lant chasseur devant l'Eternel. '"11 ré- gna d'abord sur Babel, Erec, Accad et Calné, au pays de Schinear. "De ce pays-là sortit Assur; il bâtit Ninive, Rehoboth-Hir, Calach, '*et Résen en- tre Ninive et Calach : c'est la grande A'ille. — "Mitsraïm engendra les Lu- dim, les Anamim, les Lehabim, les Naphtuhim, '''les Patrusim, les Caslu- him, d'où sont sortis les Philistins, et les Caphtorim. — - ''Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth; '"et les Jébusiens, les Amoréens, les Guir- gasiens, '"les Héviens, les Arkiens, les Siniens, '*les Arvadiens, les Tsema- riens, les Hamathiens. Ensuite, les familles des Cananéens se dispersè- rent. '^Les limites des Cananéens al- lèrent depuis Sidon, du côté de Gué- rar, jusqu'à Gaza, etducôtédeSodome, de Gomorrhe, d'Adma et de Tseboïm, jusqu'à Léscha. — ^"Ce sont là les fils de Cham, selon leurs familles, selon leurs langues, selon leurs pays, selon leurs nations.
^' 11 naquit aussi des fils à Sem, père de tous les fils d'iléber, et frère de Japhet l'aîné. **Les fils de Sem furent: Elam, Assur, Arpacschad , Lud et Aram. — *^Les fils d'Aram : Uts, Hul, Guéter et Masch. — -''Arpacschad en- gendra Schélach; et Schélach engen- dra Héber. ^'11 naquit à Héber deux fils : le nom de l'un était Péleg*, parce
que de son temps la terre fut partagée, et le nom de son frère était Jockthan. ^"Jockthan engendra Almodad, Sché- leph, Hatsarmaveth, Jérach, "Hado- ram, Uzal , Dikla, *^Obal , Abimaël, Séba, ^^Ophir, Havila et Jobab. Tous ceux-là furent fils de Jockthan. '"Ils habitèrent depuis Méscha, du côté de Sephar, jusqu'à la montagne de l'orient. — '' Ce sont là les fils de Sem, selon leurs familles, selon leurs langues, selon leurs pays, selon leurs nations.
'^Telles sont les familles des fils de Noé, selon leurs générations, selon leurs nations. Et c'est d'eux que sont sorties les nations qui se sont répan- dues sur la terre après le déluge.
La tour de Babel.
Chap. XI. 'Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.
* Comme ils étaient partis de l'o- rient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. 'Ils se dirent l'un à l'autre: Allons! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. ^Ils dirent encore : Allons! bàtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. 'L'Eter- nel descendit pour voir la ville et la tour, que bâtissaient les fils des hom- mes. "Et l'Éternel dit: Voici, ils for- ment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris ; maintenant rien ne les em- pêcherait de faire tout ce qu'ils au- raient projeté. "Allons ! descendons, et là, confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue les uns des autres. *Et l'Eternel les dis- persa loin de là sur la face de toute la
a. Les lies, les contrées maritimes. A. l'éleg dérive d'un mot qui signifie partager, diviser.
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GENESE.
Chop. 11.9-i2,'i.
terre; et ils cessèrent de bâtir la ville, fondit le langage de toute la terre, et 'C'est pourquoi on l'ajjpela du nom de c'est là que l'Eternel les dispersa sur Babel", car c'est là que l'Eternel con- la face de toute la terre.
LES ANCETRES DU PEIPLE D ISRAËL DEPCIS ABRAHAM JUSQU A JOSEPH.
{Chop. 11, 10-50.)
Postérité de Sent.
"Voici la postérité de Sem.
Sem, âgé de cent ans, engendra Arpacscbad, deux ans après le déluge. "Sem vécut, après la naissance d'Ar- pacschad, cinq cents ans; et il engen- dra des fds et des filles.
'^Arpacscbad, âgé de trente-cinq ans, engendra Scbélacb. '^Arpacscbad
gendra Téracb. -^Nacbor vécut, après la naissance de Téracb, cent dix-neuf ans ; et il engendra des fils et des filles.
-^Téracb, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nacbor et Ilaran.
^' Voici la postérité de Téracb.
Téracb engendra Abram, Nacbor et Ilaran. — Ilaran engendra Lot. '-"^Et
vécut, après la naissance de Scbélacb, Haran mourut en présence de Téracb,
quatre cent trois ans; et il engendra son père, au pays de sa naissance, à
des fils et des filles. Ur en Cbaldée. — -'Abram et Nacbor
'^Scbélacb, âgé de trente ans, en- prirent des femmes : le nom de la
gendra Héber. '^Scbélacb vécut, après femme d'Abram était Saraï, et le nom
la naissance d'IIéber, quatre cent trois de la femme de Nacbor était Milca,
ans; et il engendra des fils et des fil- fille d'Haran, père de Milca et père de
les. Jisca. ^"Saraï était stérile : elle n'avait
'"Iléber, âgé de trente-quatre ans, point d'enfants,
engendra Péleg. ''Héber vécut, après ^'Téracb prit Abram, son fils, et
la naissance de Péleg, quatre cent Lot, fils d'IIaran, fils de son fils, et
trente ans; et il engendra des fils et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram,
des filles. son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur
'*Péleg, âgé de trente ans, engendra en Cbaldée, pour aller aiu pays de Ca-
Rebu. "Péleg vécut, après la naissance naan. Ils vinrent jusqu'à Cbaran, et ils
de Rebu, deux cent neuf ans; et il en- y babitèrent.
gendra des fils et des filles. ^-Les jours de Téracb furent de deux
-"Rebu, âgé de trente-deux ans, en- cent cinq ans; et Téracb mourut à
gendra Serug. ^'Rcbu vécut, après la Cbaran. naissance de Serug, deux cent sept
ans ; et il engendra des fils et des filles. Abram. — Son arrU'ée au pays de Canaan.
^^Serug, âgé de trente ans, engen- *'^''""' "" ''syP'<^-
dra Nacbor. -^Serug vécut, après la Chap.XII. 'L'Éterneldità Abram:
naissance de Nacbor, deux cents ans; Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et
et il engendra des fils et des filles. de la maison de ton père, dans le pays
^^Nacbor, âgé de vingt-neuf ans, en- que je te montrerai. *Je ferai de toi
o. Babel (Babylone), dérive d'un mot qui signifie mêler, confondre.
Il
Chop. î 2, 3-1 S, 9.
GENESE.
une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. ^Je bénirai ceux ({ui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
■•Abram partit, comme l'Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu'il sortit de Charan. ^Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fds de son frère, avec tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan.
*Abram parcourut le pays jusqu'au lieu nommé Sichem, jusqu'aux chênes de More. Les Cananéens étaient alors dans le pays. 'L'Eternel apparut à Abram, et dit: Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un au- tel â l'Eternel, qui lui était apparu. *I1 se transporta de là vers la montagne, â l'orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel â l'occident et Aï à l'orient. Il bâtit encore là un autel à l'Eternel, et il invoqua le nom de l'E- ternel. ''Abram continua ses marches, en s'avançant vers le midi.
'"Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. "Comme il était près d'entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme: Voici, je sais que tu es une femme belle de figure. '-Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C'est sa femme! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. '^Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. '■'Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Égyptiens virent que la femme était fort belle. '^Les grands de Pharaon la virent aussi, et la vantèrent à Pharaon; et la femme
fut emmenée dans la maison de Pha- raon. '*I1 traita bien Abram à cause d'elle; et Abram reçut des brebis, des bœufs, des ânes, des serviteurs et des servantes , des ànesses et des cha- meaux. '"Mais l'Eternel frappa de gran- des plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d'Abram. '* Alors Pharaon appela Abram, et dit: Qu'est- ce que tu m'as fait? pourquoi ne m'as- tu pas déclaré que c'est ta femme ? '^Pourquoi as-tu dit: C'est ma sœur? Aussi l'ai-je prise pour ma femme. Maintenant, A^oici ta femme, prends- la, et va-t'en ! -"Et Pharaon donna or- dre à ses gens de le renvoyer lui et sa femme, avec tout ce qui lui apparte- nait.
Abram de retour en Canaan. — Séparation d'avec son neveu Lot. — Promesses de i Eternel.
Chap. XIII. 'Abram remonta d'E- gypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. -Abram était très riche en trou- peaux, en argent et en or. ^11 dirigea ses marches du midi jusqu'à Béthel, jusqu'au lieu où était sa tente au com- mencement, entre Béthel et Aï, *au lieu où était l'autel qu'il avait fait pré- cédemment. Et là, Abram invoqua le nom de l'Éternel.
^Lot, qui voyageait avec Abram, avait aussi des brebis, des bœufs et des tentes. *Et la contrée était insuffi- sante povir qu'ils demeurassent en- semble, car leurs biens étaient si con- sidérables qu'ils ne pouvaient demeu- rer ensemble. 'Il y eut cjuerelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les Cananéens et les Pliérésiens habitaient alors dans le pays. ^'Abram dit à Lot : Qu'il n'y ait point, je te prie, de dis- pute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers ; car nous som- mes frères. "Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi :
12
GENESE.
Chap. 13,10-14^,15.
si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu vas à droite, j'irai à gauche. "Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jour- dain, qui était entièrement arrosée. Avant que rEternel eût détruit So- dome et Gomorrhe, c'était, jusqu'à Tsoar, comme un jardin de l'Eternel, comme le pays d'Egypte. "Lot choisit ])our hii toute la plaine du Jourdain, et il s'avança vers l'orient. C'est ainsi qu'ils se séparèrent l'un de l'autre.
mer Salée. ^Pendant douze ans, ils avaient été soumis à Kedorlaomer; et la treizième année, ils s'étaient ré- voltés.
^Mais, la quatorzième année, Ke- dorlaomer et les rois qui étaient avec lui se mirent en marche, et ils batti- rent les Rephaïm à Aschteroth-Kar- naïm, les Zuzim à Ham, les Emim à Schavé-Kirjathaïm, ^et les Horiens dans leur montagne de Séir, jusqu'au
'-Abram habita dans le pays de Ca- chêne de Paran, qui est près du dé- sert. "Puis ils s'en retournèrent, vin- rent à En-Mischpatlî, qui est Kadès, et battirent les Amalécites sur tout leur territoire, ainsi que les Amoréens établis à Ilatsatson-Thamar. ^\lors s'avancèrent le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Tseboïm , et le roi de Bêla , qui est Tsoar; et ils se rangèrent en bataille contre eux, dans la vallée de Siddim, ^contre Kedorlaomer, roi d'Elam, Ti- deal, roi de Gojim, Amraphel, roi de Schinear, et Arjoc, roi d'ElIasar: qua- tre rois contre cinq.
'"La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume; le roi de Sodome et celui de Gomorrhe prirent la fuite, et y tombèrent; le reste s'enfuit vers la montagne. "Les vainqueurs enlevè- rent toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe, et toutes leurs provi- sions; et ils s'en allèrent. '-Ils enlevè- rent aussi, avec ses biens, Lot, fils du frère d'Abram, qui demeurait à Sodo- me; et ils s'en allèrent.
''Un fuyard vint l'annoncer à Abram, l'Hébreu ; celui-ci habitait parmi les chênes de Mamré, l'Amoréen, frère d'Eschcol et frère d'Aner, qui avaient fait alliance avec Abram. '■'Dès c|u'A- bram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix- huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. 'Ml divisa sa troupe, pour les attaquer de nuit, lui et ses servi-
naan ; et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu'à Sodome. '^Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs con- tre l'Eternel.
'^L'Eternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui : Lève les yeux, et, du lieu ovi tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occi- dent; '^car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité jiour toujours. '^Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu'un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. '^Lève-toi, par- cours le pays dans sa longueur et dans sa largeur; car je te le donnerai.
'"Abram leva ses tentes, et vint ha- biter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d'Hébron. Et il bâtit là un autel à l'Eternel.
Abram vainqueur de plusieurs rois. Melcliisédek.
Chap. XIV. 'Dans le temps d'Am- raphel, roi de Schinear, d'Arjoc, roi d'EUasar, de Kedorlaomer, roi d'Elam, et de Tideal, roi de Gojim, -il arriva qu'ils firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Birscha, roi de Gomorrhe, à Schineab, roi d'Adma, à Schêmcê- ber, roi de Tseboïm, et au roi de Bêla, qui est Tsoar.
^Ces derniers s'assemblèrent tous dans la vallée de Siddim, qui est la
13
Chap. J4, 16-15,18.
GENESE.
leurs ; il les battit, et les poursuivit jus- qu'à Choba, qui est à la gauche de Da- mas. "Il ramena toutes les richesses; il ramena aussi Lot, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple.
'^Après qu'Abram fut revenu vain- queur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sor- tit à sa rencontre dans la vallée de Schavé, qui est la vallée du roi.
'^Melchisédek, roi de Salem", fit ap- porter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu Très-Haut. "*I1 bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! ^"Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a li- vré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.
^'Le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses. -'Abram répon- dit au roi de Sodome : Je lève la main vers TEternel, le Dieu Très-Haut, maî- tre du ciel et de la terre : ■'■'je ne pren- drai rien de tout ce cpii est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J'ai enrichi Abram. Rien pour moi! ^''Seulement, ce qu'ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Eschcol et Mamré : eux, ils prendront leur part.
Le pays de Canaan promis à la postérité d' Abram.
Chap. XV. 'Après ces événements, la parole de l'Eternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. ^Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu? Je m'en vais sans enfants ; et l'héritier de ma maison, c'est Eliézer de Damas. ^Et Abram dit : Voici, tu ne m'as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier.
a. Jérusalem.
*Alors la parole de l'Eternel lui fut adressée ainsi : Ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais c'est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. ^Et, après l'avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles , si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta ])ostérité. *Abram eut confiance en l'Eternel, qui le lui imputa à justice.
'L'Eternel lui dit encore : Je suis l'E- ternel, qui t'ai fait sortir d'Ur en Chal- dée, pour te donner en possession ce pays. ''Abram répondit : Seigneur Eter- nel, à quoi connaîtrai-je que je le pos- séderai? '^Et l'Eternel lui dit : Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. '"Abram prit tous ces animaux, les cou- pa par le milieu, et mit chaque mor- ceau l'un vis-à-vis de l'autre; mais il ne partagea jioint les oiseaux. "Les oi- seaux de proie s'abattirent sur les ca- davres; et Abram les chassa.
'^Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir. '^Et l'Eternel dit à Abram : Sache que tes descendants se- ront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans. '•'Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sor- tiront ensuite avec de grandes riches- ses. "^Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse. '"A la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l'inicjuité des Amoréens n'est pas encore à son com- ble. ''Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés.
'*En ce jour-là, l'Eternel fit alliance
14
GENÈSE. Chap. 15,i.,-t7.-.
avec Abram, et dit : Je donne ce pays lui dit : Je multij)lierai ta postérité, et à ta postérité, dejniis le fleuve d'É- elle sera si nombreuse qu'on ne pourra ffvpte jusqu'au grand fleuve, au fleuve la compter. "L'ange de l'Éternel lui d'Euphrate, '•'le pays des Kénicns, des dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfan- Keniziens, des Kadmoniens, -"des lié- teras un fils, à qui tu donneras le nom thiens, des Phéréziens, des Repbaïm, d'ismaël"; car l'Eternel t'a entendue ^'des Amoréens, des Cananéens, des dans ton affliction. '-11 sera comme un
âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères. '^Elle appela Atta-El-roï * le nom de
Guirgasiens et des Jébusiens.
Agar. — Naissance d'Ismaël.
Chap. XVI. 'Saraï, femme d'Ab-
ram, ne lui avait pas donné d'enfants. l'Éternel qui lui avait parlé; car elle Elle avait une servante égyptienne, dit : Ai-je rien vu ici, après qu'il m'a
nommée Affar. ^Et Saraï dit à Abram : N'oici , l'Eternel m'a rendue stérile ; viens, je te prie, vers ma servante; ))eut-êlre aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï. 'Alors Saraï , femme d'Abram , ])rit Agar
vue? '''C'est pourquoi l'on a appelé ce puits le puits de Lacbaï-roï ' ; il est entre Kadès et Bared.
'^Agar enfanta un fils à Abram; et Abram donna le nom d'Ismaël au fils qu'Agar lui enfanta. '*Abram était âgé
l'Égyptienne, sa servante, et la donna de quatre-vingt-six ans lorsque Agar ]iour femme à Abram, son mari, après enfanta Ismaël à Abram. qu'Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan.
'Il alla vers Agar, et elle devint en-
ceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris. ^Et
Le nom d'Abram citangé en celui d'Ahraliam. La circoncision instituée.
Chap. XVII. 'Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, Saraï dit à Abram : L'outrage qui m'est l'Éternel apparut à Abram, et lui dit : fait retombe sur toi. J'ai mis ma ser- Je suis le Dieu tout-puissant. Marche vante dans ton sein; et, quand elle a devant ma face, et sois intègre. -J'éta- vu qu'elle était enceinte, elle m'a rc- blirai mon alliance entre moi et toi, et gardée avec mépris. Que l'Eternel soit je te multiplierai à l'infini, juge entre moi et toi! "Abram répondit 'Abram tomba sur sa face; et Dieu
à Saraï : Voici, ta servante est en ton pouvoir; agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita ; et Agar s'enfuit loin d'elle.
'L'ansre de l'Éternel la trouva près
lui parla, en disant : *Voici mon al- liance, que je fais avec toi. Tu devien- dras père d'une multitude de nations. ^On ne t'apjiellcra plus Abram; mais ton nom sera Abraham''; car je te
d'une source d'eau dans le désert, près rends père d'une multitude de nations,
de la source qui est sur le chemin de *Je te rendrai fécond à l'infini, je ferai
Schur. ^11 dit : Agar, servante de Sa- de toi des nations; et des rois sortiront
raï, d'où viens-tu, et où vas-tu? Elle de toi. "J'établirai mon alliance entre
répondit : Je fuis loin de Saraï, ma moi et toi, et tes descendants après
maîtresse. 'L'ange de l'Éternel lui dit : toi, selon leurs générations : ce sera
Retourne vers ta maîtresse, elhumilie- une alliance perpétuelle, en vertu de
toi sous sa main. '"L'ange de l'Éternel laquelle je serai ton Dieu et celui de
o. Ismaël. de deux mots qui siguifieul Dieu entend, b. AUa-EI-roi signifie Tu es le Dieu qui me mil.
c. Laehai-roï signifie <îu Vivant t/ui me voit. Yoy. encore 24, 62. tt. Abram peut dt-river de deux mots qui signifient /<f;e élevé, patiiarche ; et Abraham, de deux mots qui signifient /'(Ve il une multitude.
15
Chap. 17, H- 18,
GENESE.
ta postérité après toi. *Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession per- pétuelle, et je serai leur Dieu.
^Dieu dit à Abraham : Toi, tu garde- ras mon alliance, toi et tes descendants après toi , selon leurs générations. '"C'est ici mon alliance, que vous gar- derez entre moi et vous, et ta posté- rité après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis. "Vous vous circonci- rez, et ce sera un signe d'alliance en- tre moi et A'ous. '-A Tàge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, selon vos générations, qu'il soit né dans la maison, ou qu'il soit acquis à prix d'argent de tout fils d'étranger, sans appartenir à ta race. "On devra circoncire celui qui est né dans la mai- son et celui qui est acquis à prix d'ar- gent; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle. '*Un mâle incirconcis, qui n'aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du milieu de son peuple : il aura violé mon alliance.
'^Dieu dit à Abraham : Tu ne don- neras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï; mais son nom sera Sara". '^Je la bénirai, et je te donnerai d'elle un fils; je la bénirai, et elle devien- dra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle. '''Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son cœur : Naî- trait-il un fils à un homme de cent ans ? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle ? "*Et Abraham dit à Dieu : Oh! qu'Ismaël vive devant ta face! '^Dicu dit : Certainement Sara, ta femme, t'enfantera un fils; et tu l'appelleras du nom d'Isaac*. J'établi- rai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui. -°A l'égard d'Ismaël, je t'ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le ren-
drai fécond, et je le multiplierai à l'in- fini ; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. *' J'éta- blirai mon alliance avec Isaac, que Sara t'enfantera à cette époque-ci de l'an- née prochaine.
"Lorsqu'il eut achevé de lui parler, 1 Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham.
-^Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu'il avait acquis à prix d'ar- gent, tous les mâles parmi les gens de la maison d'Abraham; et il les circon- cit ce même jour, selon l'ordre que Dieu lui avait donné. -■'Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, lors- qu'il fut circoncis. -^Ismaël, son fils, était âgé de treize ans, lorsqu'il fut circoncis. -^Ce même jour, Abraham fut circoncis, ainsi qu'Ismaël, son fils. -'Et tous les gens de sa maison, nés dans sa maison, ou acquis à prix d'ar- gent des étrangers, furent circoncis avec lui.
Intercession d'Alira/iani en faveur de Sodome.
Chap. XVIII. 'L'Éternel lui appa- rut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l'entrée de sa tente, pendant lachaleur du jour. -Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hom- mes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d'eux, de- puis l'entrée de sa tente, et se pros- terna en terre. ^Et il dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton servi- teur. ^Permettez qu'on apporte un peu | d'eau, pour vous laver les pieds; et re- posez-vous sous cet arbre. '^J'irai pren- dre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur; après quoi, vous conti- nuerez votre route ; car c'est pour cela que vous passez près de votre servi- teur. Ils répondirent : Fais comme tu l'as dit.
a. Sara signifie princesse ^ et Saraï peut a\oir le sens de nobie, distingué, b. Isaac dérive d'un mot qui si- gnifie rire.
16
GENESE.
Chap. 18,6-31.
^\I)i-aham alla promptenient clans sa vcur d'Abraham les promesses qu'il tente vers Sara, et il dit : Vite, trois lui a faites... '"Et l'Eternel dit: Le cri mesures de tleur de farine, pétris, et contre Sodome et Gomorrhe s'est ac- t'ais des gâteaux. "Et Abraham courut cru, et leur péché est énorme. -'C'est à son troupeau, prit un veau tendre et pourquoi je vais descendre, et je ver- bon, et le donna à un serviteur qui se rai s'ils ont agi entièrement selon le hâta de l'apprêter. "^Il prit encore de bruit venu jusqu'à moi; et si cela n'est la crème et du lait, avec le veau qu'on pas, je le saurai.
avait apprêté, et il les mit devant eux. ^'-Les hommes s'éloignèrent, et allè-
11 se tint lui-même à leurs cotés, sous rent vers Sodome. Mais Abraham se
l'arbre. Et ils mangèrent. tint encore en présence de l'Eternel.
''Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta "^Abraham s'approcha, et dit : Feras-tu
femme ? Il répondit : Elle est là, dans aussi périr le juste avec le méchant?
la tente. '"L'un d'entre eux dit : .Je re- vien lirai vers toi à cette même épo- <|ue; et voici, Sara, ta femme, aura un lils. Sara écoutait à l'entrée de la tente, cpii était derrière lui.
"Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge ; et Sara ne pouvait plus espérer d'avoir des enfants. '-Elle rit
-'Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d'elle? -^ Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu'il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d'agir! loin
en elle-même, en disant : Maintenant tle toi! Celui qui juge toute la terre
<pie je suis vieille, aurais-je encore des n'exercera-t-il pas la justice? ^''Et l'E-
désirs ? Mon seigneur aussi est vieux, ternci dit : Si je trouve dans Sodome
'•^L'Eternel dit à Abraham : Pourquoi cinquante justes au milieu de la ville,
donc Saraa-t-elle ri, en disant : Est-ce je pardonnerai à toute la ville, à cause
que vraiment j'aurais un enfant, moi d'eux.
qui suis vieille? '■*¥ a-t-il rien qui soit -'Abraham reprit, et dit : Voici, j'ai
étonnant de la part de l'Éternel? Au osé parler au Seigneur, moi qui ne
temps fixé je reviendrai vers toi, à suis que poudre et cendre. -'* Peut-être
cette même époque; et Sara aura un des cin((uante justes en manquera-t-il
fils. '^Sara mentit, en disant : Je n'ai cinq : pour cin(j, détruiras-tu toute la
|)as ri. Car elle eut ])eur. Mais il dit : ville? Et l'Eternel dit : Je ne la détrui-
Au contraire, tu as ri. rai point, si j'y trouve quarante-cinq
"^Ces hommes se levèrent pour par- justes,
tir, et ils regardèrent du côté de So- -'■'Abraham continua de lui parler, et
dôme. Abraham alla avec eux, pour les dit : Peut-être s'y trouvera-t-il quarante
accompagner. justes, et l'Éternel dit : Je ne ferai rien,
"Alors l'Eternel dit : Cacherai-je à à cause de ces quarante.
Abraham ce que je vais faire ?...'^Abra- ^"Abraham dit : Que le Seigneur ne
ham deviendra certainement une na- s'irrite point, et je jiarlerai. Peut-être
tion grande et puissante, et en lui se- s'y trouvera-t-il trente justes. Et l'É-
ront bénies toutes les nations de la ternel dit : Je ne ferai rien, si j'y trouve
terre. ''■'Car je l'ai choisi, afin qu'il or- trente justes.
donne à ses fils et à sa maison après "'Abraham dit : Voici, j'ai osé parler
lui de garder la voie de l'Éternel, en au Seigneur. Peut-être s'y trouvera-t-il
pratiquant la^droiture et la justice, et vingt justes. Et l'Éternel dit : Je ne la
qu'ainsi l'Eternel accomplisse en fa- détruirai point, à cause de ces vingt.
17 2*
Chap. 18,32-19,
20.
GENESE.
^-Abraham dit : Que le Seigneur ne s'irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s'y trouvera-t-il dix justes. Et l'Eternel dit : Je ne la dé- truirai point, à cause de ces dix justes.
"•''L'Eternel s'en alla, lorsqu'il eut achevé de parler à Abraham. Et Abra- ham retourna dans sa demeure.
Sodome et Goinorrlie. — Origine des Moabitcs et des Ammonites.
Chap. XIX. 'Les deux anges arri- vèrent à Sodome sur le soir; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d'eux, et se prosterna la face contre terre. ^Puis il dit :Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; la- vez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez vo- tre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue. ^Mais Lot les pressa tellement qu'ils vinrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur donna un festin, et fit cuire des pains sans levain. Et ils mangèrent.
*Ils n'étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodo- me, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu'aux vieillards ; toute la population était accourue, ^lls appelè- rent Lot, et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions. ''Lot sortit A' ers eux à l'entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui. "Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal ! * Voici, j'ai deux filles qui n'ont point connu d'homme ; je vous les amè- nerai dehors, et vous leur ferez ce qu'il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes, puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit. 'Ils dirent : Re- tire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Eh bien, nous te ferons pis qu'à
eux. Et, pressant Lot avec violence, ils s'avancèrent pour briser la porte. '"Les hommes étendirent la main, firent ren- trer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte. "Et ils frappèrent d'aveuglement les gens qui étaient à l'entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, de sorte qu'ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte.
'-Les hommes dirent à Lot : Qui as- tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. ''Car nous al- lons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l'Eternel. L'Eternel nous a envoyés pour le détruire. '^Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses fil- les : Levez-vous, dit -il, sortez de ce lieu ; car l'Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il pa- rut ])laisanter.
'^Dès l'aube du jour, les anges insis- tèrent auprès de Lot, en disant : Lève- toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans la ruine de la ville. "Et comme il tardait, les hommes le saisi- rent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l'Eternel voulait l'épar- gner ; ils l'emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville.
"Après les avoir fait sortir, l'un d'eux dit : Sauve-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi, et ne t'arrête pas dans toute la plaine; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsses. "*Lot leur dit : Oh ! non. Sei- gneur ! '^ Voici, j'ai trouvé grâce à tes yeux, et tu as montré la grandeur de ta miséricorde à mon égard , en me conservant la vie; mais je ne puis me sauver à la montagne, avant que le dé- sastre m'atteigne, et je périrai. ^"Voici, cette ville est assez proche pour que je m'y réfugie, et elle est petite. Oh ! que je puisse m'y sauver..., n'est-elle pas
18
GENESE.
Chap. 19, 21-20, ».
petite?... et que mon âme vive ! -'Et il lapins jeune : Voici, j'ai couché la nuit lui dit : Voici, je t'accorde encore cette dernière avec mon père; faisons-lui grâce, et je ne détruirai pas la ville boire du vin encore cette nuit, et va dont tu parles. -'^Hâte-toi de t'y réfu- coucher avec lui, afin que nous con- fier, car je ne puis rien faire jusqu'à servions la race de notre père. ^^ Elles ce que tu y sois arrivé. C'est pour cela firent boire du vin à leur père encore (jue l'on a donné à cette ville le nom cette nuit-là; et la cadette alla coucher de Tsoar**. avec lui : il ne s'aperçut ni quand elle *^Le soleil se levait sur la terre, lors- se coucha, ni quand elle se leva. ^'^Les que Lot entra dans Tsoar. ^* Alors l'E- deux fdles de Lot devinrent enceintes ternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome de leur père. ^^ L'aînée enfanta un fils, et sur Gomorrhe du soufre et du feu, qu'elle appela du nom de Moab* : c'est de par l'Eternel. -^11 détruisit ces vil- le père des Moabites, jusqu'à ce jour, les, toute la plaine et tous les habitants ^*La plus jeune enfanta aussi un fils, des villes, et les plantes de la terre, qu'elle appela du nom de Ben- Ammi^ : '"La femme de Lot regarda en arrière, c'est le père des Ammonites, jusqu'à
ce jour.
Séjour d'Abraham à Guérar.
Chap. XX. 'Abraham partit de là pour la contrée du midi; il s'établit entre Kadès et Schur, et fit un séjour à Guérar. -Abraham disait de Sara, sa femme : C'est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara. ^Alors Dieu
et elle devint une statue de sel.
-'Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s'était tenu en présence de l'Éternel. -*I1 porta ses regards du côté de Sodome et de Go- morrhe, et sur tout le territoire de la plaine; et voici, il vit s'élever de la terre une fumée , comme la fumée d'une fournaise.
-^Lorsque Dieu détruisit les villes de apparut en songe à Abimélec pendant
la plaine, il se souvint d'Abraham; et la nuit, et lui dit : Voici, tu vas mourir
il fit échapper Lot du milieu du désas- à cause de la femme que tu as enlevée,
tre, par lequel il bouleversa les villes car elle a un mari. ''Abimélec, qui ne
où Lot avait établi sa demeure. s'était point approché d'elle, répondit:
^"Lot quitta Tsoar pour la hauteur, Seigneur, ferais-tu périr même une na- ct se fixa sur la montagne, avec ses tion juste P'^ Ne m'a-t-il pas dit : C'est deux filles, car il craignait de rester à ma sœur ? et elle-même n'a-t-elle pas Tsoar. Il habita dans une caverne, lui dit : C'est mon frère ? J'ai agi avec un et ses deux filles. "L'aînée dit à la plus cœur pur et avec des mains innocen- jeune : Notre père est vieux; et il n'y tes. ^Dieu lui dit en songe : Je sais que a point d'homme dans la contrée, pour tu as agi avec un cœur pur : aussi venir vers nous, selon l'usage de tous t'ai-je empêché de pécher contre moi. les pays. ^-Viens, faisons boire du vin C'est pourquoi je n'ai pas permis que à notre père, et couchons avec lui, afin tu la touchasses. 'Maintenant, rends que nous conservions la race de notre la femme de cet homme ; car il est pro- père. ^^Elles firent donc boire du vin phète, il priera pour toi, et tu vivras. à leur père cette nuit-là; et l'aînée alla Mais, si tu ne la rends pas, sache que coucher avec son père : il ne s'aperçut tu mourras, toi et tout ce qui t'appar- ni quand elle se coucha, ni quand elle tient, se leva. ^■'Le lendemain, l'aînée dit à ^Abimélec se leva de bon matin, il
b. Moab signifie issu du père, c. Ben-.immi signifie fils
a. Tsoar dérive d'un mot qui signifie tire petit de mon peuple.
19
Chap. W, 9-SJ, is.
GENESE.
appela tous ses serviteurs, et leur rap- porta toutes ces choses ; et ces gens furent saisis d'une grande frayeur. 'Abimélec appela aussi Abraham, et lui dit : Qu'est-ce que tu nous as fait ? Et en quoi t'ai-je offensé, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché ? Tu as commis à mon égard des actes qui ne doivent pas se commettre. '"Et Abimélec dit à Abra- ham : Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte ? "Abraham répondit : Je me disais qu'il n'y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l'on me tuerait à cause de ma femme. '-De plus, il est vrai qu'elle est ma sœur, fille de mon père; seulement.
enfanta un fils à Abraham dans sa vieil- lesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. •^Alji"'^h'i™ <^'oi^'^^ le nomd'Isaac au fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté. ■* Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. '^Abraham était âgé de cent ans, à la naissance d'isaac, son fils. "Et Sara dit : Dieu m'a fait un sujet de rire ; quiconque l'apprendra rira de moi. "Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham : Sara allai- tera des enfants? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse.
^L'enfant grandit, et fut sevré; et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. "Sara vit rire le fils
elle n'est pas fille de ma mère; et elle qu'Agar, l'Égyptienne, avait enfanté à
est devenue ma femme. '^Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à Sara : Voici la grâce que tu me feras : dans tous les lieux où nous irons, dis de moi : C'est mon frère.
'''Abimélec prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham ; et il lui ren- dit Sara, sa femme. '^Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi; de- meure où il te plaira. '"Et il dit à Sa- ra : Voici, je donne à ton frère mille pièces d'argent; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux c{ui sont avec toi, et auprès de tous tu seras jus- tifiée.
"Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes; et elles purent enfanter. "*Car l'Éter- nel avait frappé de stérilité toute la maison d' Abimélec, à cause de Sara, femme d'Abraham.
IVaissance d'isaac. — Agar dans le désert. Alliance d'Abraliam avec Abimélec.
Chap. XXI. 'L'Éternel se souvint de ce qu'il avait dit à Sara, et l'Eter- nel accomplit pour Sara ce qu'il avait promis. ^Sara devint enceinte, et elle
Abraham ; '"et elle dit à Abraham Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac. "Cette pa- role déplut fort aux yeux d'Abraham, à cause de son fils. '-Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l'enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu'elle te demandera ; car c'est d'isaac que sortira une postérité qui te sera pro- pre. '''Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité. '■'Abraham se leva de bon matin; il prit du pain et une outre d'eau, qu'il donna à Agar et ])laça sur son épaule; il lui remit aussi l'enfant, et la renvoya. Elle s'en alla, et s'égara dans le désert de Beer-Schéba. '^ Quand l'eau de l'ou- tre fut épuisée, elle laissa l'enfant sous un des arbrisseaux, '"et alla s'asseoir vis-à-vis, à une portée d'arc; car elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s'assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura. "Dieu en- tendit la voix de l'enfant; et l'ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu'as-tu, Agar? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l'enfant dans le lieu où il est. '^Lève-toi, prends l'en-
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GENESE.
Chap. 21, 10-S2, li.
faut, saisis-le de ta main; car je ferai de lui une gi'ande nation. '"Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d'eau; elle alla remplir d'eau l'outre, et donna à boire à l'enfant. -"Dieu fut avec l'enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d'arc. ^'11 habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d'E- g.vpte.
'■'-En ce temps-là, Abimélec, accom- pagné de Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. °Murc-moi maintenant ici, par le nom de Dieu, que tu ne tromperas ni moi , ni mes enfants, ni mes petits-enfants, et que tu auras jiour moi et le pays où tu sé- journes la même bienveillance que j'ai eue pour toi. '-'Abraham dit : Je le ju- rerai. -'^Mais Abraham fit des reproches à Abimélec au sujet d'un puits d'eau, dont s'étaient emparés de force les ser- viteurs d'Abimélec. -^Abimélec répon- dit : J'ignore qui a fait cette chose-là; tu ne m'en as point informé, et moi, je ne l'apprends cju'aujourd'hui. -'Et Abraham prit des brebis et des bœufs, (ju'il donna à Abimélec; et ils firent tous deux alliance. -"Abraham mit à part sept jeunes brebis. -'^Et Abimélec dit à Abraham : Qu'est-ce que ces sept jeunes brebis, cjue tu as mises à part ? ^°I1 répondit : Tu accepteras de ma main ces sept brebis, afin que cela me serve de témoignage cjue j'ai creusé ce puits. "C'est pourquoi on appelle ce lieu Beer-Schéba "; car c'est là qu'ils jurèrent l'un et l'autre. ^-Ils firent donc alliance à Beer-Schéba. Après c[uoi, Abimélec se leva, avec Picol, chef de son armée; et ils retournèrent au pays des Philistins. ^'Abraham planta des tamariscs à Beer-Schéba ; et là il invo- qua le nom de l'Eternel, Dieu de l'éter- nité. "Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins.
a. Bcer-Schcba signifie puits du serment.
Abraliam mis à l'éprein-e par l Eternel, qui lui ordonne d o/frir en holocauste son fils Isaac.
Chap. XXII. 'Après ces choses. Dieu mit Abraham à l'épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! -Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va- t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai.
^Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui ses deux ser- viteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit.
■•Le troisième jour, Abraham, levant les veux, vit le lieu de loin. M<]t Abra- ham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l'àne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer , et nous reviendrons auprès de vous. ^Abraham prit le bois pour l'holo- causte, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le cou- teau. Et ils marchèrent tous deux en- semble. 'Alors Isaac, parlant à Abra- ham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon iils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l'agneau pour l'holocauste i"*Abra- liam répondit : Mon fils. Dieu se pour- voira lui-même de l'agneau })our l'ho- locauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble.
''Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. '"Pui^ Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. "Alors un ange de l'Eternel l'ap- pela des cieux, et dit : Abraham ! Abra- ham ! Et il répondit : Me voici ! '-L'ange dit : N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car je sais mainte- nant (pie tu crains Dieu, et que tu ne
21
Chap. 22,13-23,
10.
GENESE.
m'as pas refusé ton fils, ton unique. '•Wbraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson ])ar les cornes ; et Abraham alla pren- dre le bélier, et l'offrit en holocauste à la place de son fils. '''Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré". C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui : A la montagne de l'Eternel il sera pourvu.
'^L'ange de l'Eternel appela une se- conde fois Abraham des cieux, '^et dit : Je le jure par moi-même, parole de l'Eternel ! parcç que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, ''je te bénirai et je multiplie- rai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possé- dera la porte de ses ennemis*. '*Tou- tes les nations de la terre voudront être bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.
'•'Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s'en allè- rent ensemble à Beer-Schéba; car Abraham demeurait à Beer-Schéba.
-"Après ces choses, on fit à Abra- ham un rapport, en disant: Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère : "'Uts, son premier-né, 15uz, son frère, Kemuel, pèred'Aram, -'-Ké- sed, Hazo, Pildasch, Jidiaph et Be- thuel. -^Bethuel a engendré Rebecca. Ce sont là les huit fils que Milca a en- fantés à Nachor, frère d'Abraham. -*Sa concubine, nommée Réuma, a aussi enfanté Thébach, Gaham, Tahasch et Maaca.
Mort de Sara, et sa sépulture dans la ca\'ernc de Macpéla.
Chap. XXIII. 'La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : telles sont les années de la vie de Sara.
^Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Ilébron, dans le pays de Canaan; et Abraham vint pour mener deuil sur
a. Jehoi'a-Jiré signifie l'Etemel pourvoira. Gonip. v. 8.
Sara et pour la pleurer. ^Abraham se leva de devant son mort, et parla ainsi aux fils de Hcth : ■'Je suis étranger et habitant parmi vous ; donnez-moi la possession d'un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l'ôter de devant moi. ^Les fils de Heth ré- pondirent à Abraham, en lui disant: ^Ecoute-nous, monseigneur! Tu es un prince de Dieu au milieu de nous; en- terre ton mort dans celui de nos sé- pulcres que tu choisiras ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour enterrer ton mort. "Abraham se leva, et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth. ^Et il leur parla ainsi : Si vous permettez que j'enterre mon mort et que je l'ôte de devant mes yeux, écoutez-moi, et priez pour moi Ephron, fils de Tsochar, 'de me céder la caverne de Macpéla, qui lui appartient, à l'extrémité de son chamjj, de me la céder contre sa va- leur en argent, afin qu'elle me serve de possession sépulcrale au milieu de vous. '"Ephron était assis parmi les fils de Ileth. Et Ephron, le Hétien, ré- pondit à Abraham, en présence des fils de Heth et de tous ceux qui en- traient par la porte de sa ville : "Non, mon seigneur, écoute-moi ! Jeté donne le champ, et je te donne la caverne qui y est. Je te les donne , aux yeux des fils de mon peuple : enterre ton mort. ''Abraham se ])rosterna devant le ])euple du pays. '^Ët il parla ainsi à Ephron, en présence du peuple du pays : Écoute-moi, je te prie ! Je donne le prix du champ : accepte-le de moi ; et j'y enterrerai mon mort. '■'Et Ephron répondit à Abraham , en lui disant : '^Mon seigneur, écoute-moi! Une ter- re de quatre cents sicles d'argent, qu'est-ce que cela entre moi et toi ? Enterre ton mort. "Abraham comprit Ephron; et Abraham pesa à Ephron l'argent qu'il avait dit, en présence
b. C'est-ù-dire, lo pays de ses ennemis.
22
GENESE.
Chap.2S,ii-M.
19.
dos fils de Hcth, quatre cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand . '^Le champ d'Ephron à Macpéla , vis-à-vis de Mamré, le champ et la ca- verne qui y est, et tous les arbres qui sont dans le champ et dans toutes ses limites alentour, '^devinrent ainsi la ])ropriété d'Abraham , aux yeux des fils de Heth et de tous ceux qui en- traient par la porte de sa ville. "*Après cela, Abraham enterra Sara, sa fem- me, dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. -"Le champ et la caverne qui y est demeu- rèrent à Abraham comme possession sépulcrale, acquise des fils de Heth.
Reberca deinartdcc en mariage pour Isaac.
Chap. XXIV. 'Abraham était
vieux, avancé en âge; et l'Éternel avait béni Abraham en toute chose.
-Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, l'intendant de tous ses biens": Mets, je te prie, ta main sous ma cuisse; ^et je te ferai jurer par l'Eternel, le Dieu du ciel et le Dieu de la terre, de ne pas prendre pour mon fils une femme jiarmi les filles des Cananéens au milieu des- quels j'habite, ''mais d'aller dans mon pays et dans ma patrie prendre une femme pour mon fils Isaac. ^Le servi- teur lui répondit : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci; devrai-je mener ton fils dans le pays d'où tu es sorti ? ^\bra- ham lui dit : Garde-toi d'y mener mon fils! ^L'Eternel, le Dieu du ciel, qui m'a fait sortir de la maison de mon ])ère et de ma patrie, qui m'a parlé et <pii m'a juré, en disant: .Je donnerai ce pays à ta postérité , lui-même en- verra son ange devant toi ; et c'est de là que tu prendras une femme pour mon fils. *Si la femme ne veut pas te
a. Probablement Elîézer. comp. 1.5, -2. b. Chnran.
suivre, tu seras dégagé de ce serment que je te fais faire. Seulement, tu n'y mèneras pas mon fils. ^Le serviteur mit sa main sous la cuisse d'Abraham, son seigneur, et lui jura d'observer ces choses.
'"Le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son seigneur, et il partit, ayant à sa disposition tous les biens de son seigneur. Il se leva, et alla en Mésopotamie, à la ville de Nachor*. "Il fit reposer les chameaux sur leurs genoux hors de la ville, près d'un puits, au temps du soir, au temps où sortent celles qui vont puiser de l'eau. '^Et il dit : Eternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi, je te prie, rencontrer aujourd'hui ce que je dé- sire, et use de bonté envers mon sei- gneur Abraham! '^Voici, je me tiens près de la source d'eau , et les filles des gens de la ville vont sortir pour puiser de l'eau. '''Que la jeune fille, à laquelle je dirai : Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive, et qui ré- pondra : Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac ! Et par là je connaîtrai que tu uses de bonté envers mon seigneur.
'Ml n'avait pas encore fini de parler que sortit, sa cruche sur l'épaule, Re- becca, née de Bethuel, fils de Milca, femme de Nachor, frère d'Abraham. "^C'était une jeune fille très belle de figure; elle était vierge, et aucun homme ne l'avait connue. Elle des- cendit à la source, remplit sa cruche, et remonta. '^Le serviteur courut au- devant d'elle, et dit : Laisse-moi boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche. '^Elle répondit: Bois, mon seigneur. Et elle s'empressa d'abaisser sa cruche sur sa main, et de lui donner à boire. ''Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient
23
Chap. 24, io-'
1,6.
GENESE.
assez bu. -"Et elle s'empressa de vider sa cruche dans Tabreuvoir, et courut encore au puits pour puiser ; et elle puisa pour tous les chameaux.
^'L'homme la regardait avec éton- nement et sans rien dire, pour voir si l'Eternel faisait réussir son voyage, ou non. -^ Quand les chameaux eurent fini de boire, l'homme prit un anneau d'or, du jioids d'un demi-sicle, et deux bracelets, du poids de dix sicles d'or. «Et il dit : De qui es-tu iille ? Y a-t-il dans la maison de ton père de la place pour passer la nuit? -*Elle ré- pondit : Je suis fdle de Bethuel, fils de Milca et de Nachor. -^Elle lui dit en- core : Il y a chez nous de la paille et du fourraoe en abondance, et aussi de la place pour passer la nuit. ^^Alors l'homme s'inclina et se prosterna de- vant l'Eternel, -'en disant: Béni soit l'Eternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a pas renoncé à sa mi- séricorde et à sa fidélité envers mon seigneur! Moi-même, l'Eternel m'a conduit à la maison des frères de mon seigneur.
'^^La jeune fille courut raconter ces choses à la maison de sa mère.
^nAebecca avait un frère, nommé Laban. Et Laban courut dehors vers l'homme, près de la source. ^"11 avait vu l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur, et il avait entendu les pa- roles de Rebecca, sa sœur, disant : Ainsi m'a parlé l'homme. Il vint donc à cet homme, qui se tenait auj^rès des chameaux, vers la source, ^'et il dit : Viens , béni de l'Eternel ! Pourquoi resterais-tu dehors ? J'ai préparé la maison, et une place pour les cha- meaux. ^^L'homme arriva à la maison. Laban fit décharger les chameaux, et il donna de la paille et du fourrage aux chameaux, et de l'eau pour laver les pieds de l'homme et les pieds des gens qui étaient avec lui. ''Puis, il lui servit à manger. Mais il dit : Je ne
mangerai point, avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. Parle ! dit Laban.
'* Alors il dit : Je suis serviteur d'A- braham. '^L'Éternel a comblé de bé- nédictions mon seigneur, qui est devenu puissant. Il lui a donné des brebis et des bœufs, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. '^Sara, la femme de mon seigneur, a enfanté dans sa vieillesse un fils à mon sei- gneur; et il lui a donné tout ce qu'il possède. "Mon seigneur m'a fait jurer, en disant : Tu ne prendras jias pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens, dans le pays desquels j'habite; '*mais tu iras dans la maison de mon père et de ma famille prendre une femme pour mon fils. ''^J'aidità mon seigneur : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre. ''"Et il m'a répondu : L'Eternel, devant qui j'ai marché, enverra son ange avec toi, et fera réussir ton voyage; et tu prendras pour mon fils une femme de la famille et de la maison de mon père. '"Tu se- ras dégagé du serment que tu me fais, quand tu auras été vers ma famille; si on ne te l'accorde pas, tu seras dégagé du serment que tu me fais. ■'-Je suis arrivé aujourd'hui à la source, et j'ai dit: Eternel, Dieu de mon seigneur Abraham, si tu daignes faire réussir le voyage que j'accomplis, ■''voici, je me tiens près de la source d'eau, et que la jeune fille qui sortira pour puiser, à qui je dirai : Laisse-moi boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche, *''et qui me répondra : Bois toi-même, et je puiserai aussi ])our tes chameaux, que cette jeune fille soit la femme que l'Eternel a destinée au fils de mon sei- gneur ! ■"* Avant que j'eusse fini de par- ler en mon cœur, voici, Rebecca est sortie, sa cruche sur l'épaule; elle est descendue à la source, et a puisé. Je lui ait dit: Donne-moi à boire, je te prie. ■'^Elle s'est empressée d'abaisser
24
GENESE.
Chai).2i,'a-i^5,i
sa cruche de dessus son épaule, et elle a dit : Bois, et je donnerai aussi à i)oire à tes chameaux. Jai bu, et elle a aussi
Rebecca, et lui dirent: Veux-tu aller avec cet homme ? Elle répondit : J'irai. '^"Et ils laissèrent partir Rebecca, leur
donné à boire à mes chameaux. •''Je sanir, et sa nourrice, avec le serviteur
l'ai interrogée, et j'ai dit : De qui es-tu (ille i* Elle a répondu : Je suis fdle de Bethuel, fds de Nachor et de Milca. J'ai mis l'anneau à son nez, et les bra- celets à ses mains. ''^Puis je me suis incliné et prosterné devant l'Éternel, et j'ai béni l'Eternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m'a conduit fidèlement, afin que je prisse la fdle du IVère de mon seigneur ]iour son fils. '■'Maintenant, si vous voulez user de bienveillance et de fidélité envers mon seigneur, déclarez-le-moi; sinon, dé- clarez-le-moi, et je me tournerai à droite ou à gauche. - ""Laban et Bethuel répondirent, et dirent: C'est de l'Eternel que la chose vient; nous ne ])ouvons te jiarler ni en mal ni en bien. ^' Voici Rebecca devant toi; prends et va, et ([u'elle soit la femme du fds de ton seigneur, comme l'Eternel l'a dit. ^-Lorsque le serviteur d'Abraham eut entendu leurs paroles, il se ]:>rosterna en terre devant l'Eternel. ^'Et le serviteur sortit des objets d'argent, des objets d'or, et des vêlements, cpi'il donna à Rebecca; il lit aussi de riches présents à son père et à sa mère. ^^Après quoi, ils man- gèrent et burent, lui et les gens qui étaient avec lui, et ils passèrent la nuit. hQ matin, quand ils furent levés, le serviteur dit: Laissez-moi retour- ner veis mon seigneur. ^^Le IVèreetla mère dirent : Oue la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours; ensuite, tu partiras. '^\\ leur ré])ondit : Ne me retardez pas, puisque l'Eternel a fait réussir mon voyage; laissez-moi partir, et que j'aille vers mon seigneur. "Alors ils répondirent : Appelons la jeune fille.
d'Ab
aham et ses gens.
'Ils bénirent
Rebecca, et lui dirent : O notre sœur, puisses-tu devenir des milliers de my- riades, et que ta postérité ]iossède la porte de ses ennemis"! "Ilebecca se leva, avec ses servantes; elles mon- tèrent sur les chameaux, et suivirent Thonime. Et le serviteur emmena Re- becca, et partit.
"Cependant Isaac était revenu du puits de Lachaï-roï *, et il habitait dans le pays du midi. ^^Un soir qu'Isaac était sorti pour méditer dans les champs, il leva les yeux, et regarda; et voici, des chameaux arrivaient. "Rebecca leva aussi les yeux, vit Isaac, et descendit de son chameau. '^^Elle dit au serviteur : Qui est cet homme, qui vient dans les champs à notre ren- contre ? Et le serviteur ré])ondit: C'est mon seigneur. Alors elle [)rit son voile, et se couvrit. ^''Le serviteur raconta à Isaac toutes les choses qu'il avait fai- tes. "Isaac conduisit Rebecca dans la tente de Sara, sa mère ; il prit Rebecca, qui devint sa femme, et il l'aima. Ainsi fut consolé Isaac, après avoir perdu sa mère.
Mort d' Abraham.
Cluip. XXV. 'Abraham |)rit encore une femme, nommée Retura. UîUe lui enfanta Zimran, Jokschan, Medan, Madian, Jischbak et Schuach. — ■'Joks- chan engendra Séba et Dedan. Les fils de Dedan furent les Aschurim, les Letuschim et les Leummim. — *Les fils de Madian furent Epha, Epher, Hénoc, Abida et Eldaa. — Ce sont là tous les fils de Ketura.
^Abraham donna tous ses biens à Isaac. «Il fit des dons aux fds de ses
et consultons-la. ^'^Ils appelèrent donc concubines; et, tandis ([u'il vivait en-
a. G'cst-ù-dirc, le pays de ses ennemis. h. Vny. 10, li.
Chap. 25,--3ti.
GENESE.
core, il les envoya loin de son fils Isaac du côté de l'orient, dans le pays d'Orient.
^ Voici les jours des années delà vie d'Abraham : il vécut cent soixante- quinze ans. ^Abraham expira et mou- rut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut re- cueilli auprès de son peuple. 'Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Ephron, fils de Tsochar, le Héthien, vis-à-vis de Mamré. '"C'est le champ qn'x^braham avait acquis des fils de Heth. Là furent enterrés Abraham et Sara, sa femme.
"Après la mort d'Abraham, Dieu bénit Isaac, son fils. Il habitait près du puits de Lachaï-roï.
Postérité d'Ismaël.
'-Voici la postérité d'Ismaël, fils d'A- braham, qu'Agar, l'Egyptienne, ser- vante de Sara, avait enfanté à Abra- ham.
'^Voici les noms des fils d'Ismaël, par leurs noms, selon leurs généra- tions : Nebajoth, premier-né d'Ismaël, Kédar, Adbeel, Mibsam, '''Mischma, Duma, Massa, '^Hadad,Théma,Jethur, Naphisch et Kedma. "^Ce sont là les fils d'Ismaël; ce sont là leurs noms, selon leurs parcs et leurs enclos. Ils furent les douze chefs de leurs peuples.
'^Et voici les années de la vie d'Is- maël : cent trente-sept ans. Il expira et mourut, et il fut recueilli auprès de son peuple. '*Ses fils habitèrent depuis Havila jusqu'à Schur, qui est en face de l'Egypte, en allant vers l'Assyrie. Il s'établit en présence de tous ses frères.
Les deux fils d'Isaac : lîsaii et Jacoh.
"Voici la postéi'ité d'Isaac, fils d'A- braham.
Abraham engendra Isaac. -"Isaac était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rebecca, fille de Bethuel, l'Araméen, de Paddan-Aram°, et sœur de Laban, l'Araméen. -'Isaac implora l'Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l'Eternel l'exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. ^^Les en- fants se heurtaient dans son sein ; et elle dit : S'il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte? Elle alla consulter l'Éternel. -''Et l'Éternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles ; un de ces peuples sera plus fort que l'autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit. ^''Les jours où elle devait accoucher s'accomplirent; et voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre. ^^Le premier sortit entiè- rement roux, comme un manteau de poil; et on lui donna le nom d'Esaû*. -"Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d'Esaû; et on lui donna le nom de Jacob"^. Isaac était âgé de soixante ans, lorsqu'ils naquirent.
"Ces enfants grandirent. Esaû de- vint un habile chasseur, un homme des champs; mais Jacob fut un homme tran([uille, qui restait sous les tentes. ^*Isaac aimait Ésaû, parce qu'il man- geait du gibier ; et Rebecca aimait Ja- cob.
-'Comme Jacob faisait cuire un potage, Esau revint des champs, acca- blé de fatigue. ^"Et Ésaii dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C'est pour cela qu'on a donné à Ésaû le nom d'Édom'^'. ''Jacob dit : Vends- moi aujourd'hui ton droit d'aînesse. '-Ésau répondit : Voici, je m'en vais mourir; à quoi me sert ce droit d'aî- nesse? '"'Et Jacob dit : Jure-le-moi d'a- bord. Il le lui jura, et il vendit son droit d'aînesse à Jacob. '''Alors Jacob
a. Paddan-Aram. la Mésopotamie. b. Ésaii signifie felu. par le talon, supplanter, tromper. d. Édom signifie roux.
26
Jacob dérive d'un mot qui signifie saisir
GENESE.
Chap. 26,i-Qi.
Isaac dans le pays des Philistins. — Alliance avec Abiiticlec.
donna à Ésaû du pain et du potage de donnance pour tout le peuple : Celui lentilles. Il mangea et but, puis se leva qui touchera à cet homme ou à sa fem- et s'en alla. C'est ainsi qu'Esaû mé- me sera mis à mort, prisa le droit d'aînesse. '"-Isaac sema dans ce pays, et il re- cueillit cette année le centuple; car l'Eternel le bénit. '^Cet homme devint riche, et il alla s'enrichissant de plus Chap. XXVI. 'Il y eut une famine en plus, jusqu'à ce qu'il devînt fort ri- dans le pays, outre la pi'emière famine che. '^11 avait des troupeaux de menu qui eut lieu du temps d'Abraham ; et bétail et des troupeaux de gros bétail, Isaac alla vers Abimélec, roi des Phi- et un grand nombre de serviteurs : listins, à Guérar. ^L'Eternel lui appa- aussi les Philistins lui portèrent envie, rut, et dit : Ne descends pas en Egypte, '^Tous les puits qu'avaient creusés les demeure dans le pays que je te dirai, serviteurs de son père, du temps d'A- ^Séjourne dans ce pays-ci; je serai avec braham, son père, les Philistins les toi, et je te bénirai, car je donnerai comblèrent et leo remplirent de pous- toutes ces contrées à toi et à ta posté- sière. "Et Abimélec dit à Isaac : Va- rité, et je tiendrai le serment que j'ai t'en de chez nous, car tu es beaucoup fait à Abraham, ton père. ''Je multi- plus puissant que nous. "Isaac partit plierai ta postérité comme les étoiles de là, et campa dans la vallée de Gué- du ciel ; je donnerai à ta postérité tou- rar, où il s'établit, tes ces contrées; et toutes les nations '*Isaac creusa de nouveau les puits de la terre voudront être bénies enta d'eau, qu'on avait creusés du temps postérité, ^parce qu'Abraham a obéi à d'Abraham, son père, et qu'avaient ma voix, et qu'il a observé mes ordres, comblés les Philistins après la mort mes commandements, mes statuts et d'Abraham; et il leur donna les mê- mes lois. ^Et Isaac resta à Guérar. mes noms que son père leur avait don- 'Lorsque les gens du lieu faisaient nés. '''Les serviteurs d'Isaac creusèrent des questions sur sa femme, il disait : encore dans la vallée, et y trouvèrent C'est ma sœur; car il craignait, en di- un puits d'eau vive. -"Les bergers de sant ma femme, que les gens du lieu Guérar querellèrent les bergers d'I- ne le tuassent, parce que Rebecca était saac, en disant : L'eau est à nous. Et belle de ligure. ^Comme son séjour se il donna au puits le nom d'Esek", parce prolongeait, il arriva qu'Abimélec, roi qu'ils s'étaient disputés avec lui. -'Ses des Philistins, regardant par la fenê- serviteurs creusèrent un autre puits, tre, vit Isaac qui plaisantait avec Re- au sujet duquel on chercha aussi une becca, sa femme. ^Abimélec fit appeler querelle; et il l'appela Situa*. -"-Il se Isaac, et dit : Certainement, c'est ta transporta de là, et creusa un autre femme. Comment as-tu pu dire : C'est puits, pour lequel on ne chercha pas ma sœur? Isaac lui répondit : J'ai parlé querelle ; et il l'appela Rehoboth'', car, ainsi, de peur de mourir à cause d'elle, dit-il, l'Eternel nous a maintenant mis '"Et Abimélec dit : Qu'est-ce que tu au large, et nous prospérerons dans le nous as fait? Peu s'en est fallu que pays.
quelqu'un du peuple n'ait couché avec -''Il remonta de là à Beer-Schéba.
ta femme, et tu nous aurais rendus cou- -^L'Eternel lui apparut dans la nuit, et
pables. "Alors Abimélec fit cette or- dit : Je suis le Dieu d'Abraham, ton
a. Eseh signifie dispute. mot qui signifie largeur.
b. Situa dérive d'un mot qui signifie ennemi, adversaire. c. Relioboth dérive d'un
27
Chap. 2G, ^5-27, is.
GENESE.
père; ne crains point, car je suis avec fils! Et il lui répondit : Me voici! ^Isaac toi; je te bénirai, et je multiplierai ta dit: Voici donc, je suis vieux, jene con- postérité, à cause d'Abraham, mon nais pas le jour de ma mort. ^Mainte- serviteur. ^^11 bâtit là un autel, invo- nant donc, je te prie, prends tes armes, qua le nom de rÉternel, et y dressa sa ton carquois et ton arc, va dans les tente. Et les serviteurs d'Isaac y creu- champs, et chasse-moi du gibier. *Fais- sèrent un puits. moi un mets comme j'aime, et ap- ^'^Abimélec vint de Guérar auprès de porte-le-moi à manger, afin que mon lui, avec Ahuzath, son ami, et Picol, àme te bénisse avant que je meure.
chef de son armée. "Isaac leur dit : Pourquoi venez-vous vers moi, puis- que vous me haïssez et que vous m'a- vez renvoyé de chez vous? -^Ils répon- dirent : Nous voyons que l'Eternel est avec toi. C'est pourquoi nous disons : Qu'il y ait un serment entre nous, en-
^Rebecca écouta ce qu'Isaac disait à Esaii, son fils. Et Esaû s'en alla dans les champs, pour chasser du gibier et pour le rapporter.
^Puis Rebecca dit à Jacob, son fils : Voici, j'ai entendu ton père qui parlait ainsi à Esaû, ton frère : "Apporte-moi
tre nous et toi, et que nous fassions du gibier, et fais-moi un mets que je
alliance avec toi ! ^Mure que tu ne nous mangerai ; et je te bénirai devant l'E-
feras aucun mal, de même que nous ne lernel avant ma mort. ^Maintenant,
t'avons point maltraité, que nous t'a- mon fils, écoute ma voix à l'égard de
vons fait seulement du bien, et que ce que je te commande. ^Va me pren-
nous t'avons laissé partir en paix. Tu dreau troupeau deux bons chevreaux ;
es maintenant béni de l'Eternel. ""Isaac j'en ferai pour ton père un metscomme
leur fit un festin, et ils mangèrent et il aime; "et tu le porteras à manger à
burent. " Ils se levèrent de bon matin, ton père, afin qu'il te bénisse avant
et se lièrent l'un à l'autre par un ser- sa mort. "Jacob répondit à sa mère :
ment. Isaac les laissa partir, et ils le Voici, Esaû, mon frère, est velu, et je
quittèrent en paix. n'ai point de poil. '-Peut-être mon père
'-Ce même jour, des serviteurs d'I- me touchera-t-il, et je passerai à ses
saac vinrent lui parler du ]iuits qu'ils creusaient, et lui dirent : Nous avons trouvé de l'eau. '-'Et il l'appela Schiba.
yeux pour un menteur, et je ferai ve- nir sur moi la malédiction, et non la bénédiction. ''Sa mère lui dit : Que
C'est pourquoi on a donné à la ville le cette malédiction, mon fils, retombe nom de Beer-Schéba", jusqu'à ce jour, sur moi! Écoute seulement ma voix, '''Esaû, âgé de quarante ans, prit et va me les prendre. '■'Jacob alla les pour femmes Judith, fille de Beéri, le prendre, et les apporta à sa mère, qui Héthien, et Basmath , fille d'Elon, le fit un mets comme son père aimait. Héthien. '^ Elles furent un sujet d'à- '^Ensuite, Rebecca prit les vêtements mertume pour le cœur d'Isaac et de d'Esaû, son fils aîné, les plus beaux, Rebecca. qui se trouvaient à la maison, et elle
les fit mettre à Jacob , son fils cadet. '^Elle couvrit ses mains de la peau des chevreaux, et son cou qui était sans poil. ''Et elle plaça dans la main de Ja-
Jacob béni par son père Isaac.
Chap. XXVII. ' Isaac devenait
vieux, et ses yeux s'étaient affaiblis au cob, son fils, le mets et le pain qu'elle
point qu'il ne voyait plus. Alors il ap- avait préparés.
pela Ésaû, son fils aîné, et lui dit : Mon "*I1 vint vers son père, et dit : Mon
a. Ueer-Schéba signifie puits du serment. Voy. 21, 3i.
28
GENESE.
Chap. 27, w-3
■39.
pèro! Etisaac dit : Me voici ! quies-lu, le reconnut pas, parce que ses mains
mon filsP'Uacob répondit à son père : étaient velues, comme les mains d'E-
Je suis Esaii, ton lils aîné; j'ai fait ce saii, son frère; et il le bénit. **11 dit :
que tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, C'est toi qui es mon fils Esaii. Et Jacob
assieds-toi, et mange de mon gibier, répondit: C'est moi. -^Isaac dit: Sers-
afin que ton âme me bénisse. '-"Isaac moi, et (jue je mange du gibier de mon
dit à son fils : Eh quoi! tu en as déjà fils, afin que mon àme te bénisse. Ja-
trouvé, mon fds ! Et Jacob ré])onilit : cob le servit, et il mangea; il lui ap-
C'est que l'Eternel, ton Dieu, l'a fait porta aussi du vin, et il but. venir devant moi. -'Isaac dit à Jacob : -^Alors Isaac, son père, lui dit : Ap-
Approche donc, et que je te touche, proche donc, et baise-moi, mon fds.
mon fds, pour savoir si tu es mon fds "Jacob s'approcha, et le baisa. Isaac
Esaii, ou non. --Jacob s'approcha d'I- sentit l'odeur de ses vêtements; puis
saac, son père, qui le toucha, et dit : il le bénit, et dit : ^'^oici, l'odeur de
La voix est la voix de Jacob, mais les mon fds est comme l'odeur d'un champ
mains sont les mains d'Esaii. -^11 ne que l'Eternel a béni.
-*Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et de la graisse de la terre.
Du blé et du vin en abondance !
-"Que des peuples te soient soumis, Et que des nations se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères. Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi !
Maudit soit quiconque te maudira. Et béni soit quiconcpie te bénira.
^"Isaac avait fini de bénir Jacob, et père ! ^'^Isaac dit : Ton frère est venu
Jacob avait à peine quitté son ])ère avec ruse, et il a enlevé ta bénédic-
Isaac, cju'Esaii, son frère, revint de la tion. ^Milsaii dit : Est-ce parce (|u'on
chasse. ^'11 fit aussi un mets, qu'il porta l'a appelé du nom de Jacob qu'il m'a
à son père; et il dit à son père : Que siqiplanté deux fois"? 11 a enlevé mon
mon père se lève et mange du gibier de droit d'aînesse, et A^oici maintenant
son fds, afin que ton àme me bénisse! qu'il vient d'enlever ma bénédiction.
^-Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu? Et Et il dit : N'as-tu point réservé de bé-
il répondit: Je suis ton fds aîné, Esaii. nédiction pour moi? ^'Isaac répondit,
'^Isaac fut saisi d'une grande, d'une et dit à l-lsaii : \'oici, je l'ai établi ton
violente émotion, et il dit : Qui est maître, et je lui ai donné tous ses frè-
donc celui cjui a chassé du gibier, et res pour serviteurs, je l'ai pourvu de
me l'a apporté ? J'ai mangé de tout blé et de vin : que puis-je donc faire
avant que tu vinsses, et je l'ai béni. pourtoi,monfils?'^Esaiiditàsonpère:
Aussi sera-t-il béni. ^^ Lorsque Esau en- N'as-tu que cette seule bénédiction,
tendit les paroles de son père, il poussa mon père ? Bénis-moi aussi, mon père !
de forts cris, pleins d'amertume, et il Et Esaii éleva la voix, et pleura.^'' Isaac,
dit à son père : Bénis-moi aussi, mon son père, répondit, et lui dit : ^'oici !
Ta demeure sera privée de la graisse de la terre Et de la rosée du ciel, d'en haut.
a. Voy. 25, 20.
29
Chap. 27, w-28, 15.
GENESE.
■"■Tu vivras de ton épée, Et tu seras asservi à ton frère;
Mais en errant librement çà et là, Tu briseras son joug de dessus ton cou.
"Esaû conçut de la haine contre Ja- le pays où tu habites comme étranger, cob, à cause de la bénédiction dont et qu'il a donné à Abraham ! ^Et Isaac son père l'avait béni ; et Esaû disait en fit partir Jacob, qui s'en alla à Paddan- son cœur : Les jours du deuil de mon Aram, auprès de Laban, fils de Re- père vont approcher, et je tuerai Ja- thuel, l'Araméen, frère de Rebecca, cob, mon frère. *'^0n rapporta à Re- mère de Jacob et d'Esaii. becca les paroles d'Esaû, son fils aîné. *Esaû vit qu'Isaac avait béni Jacob, Elle fit alors appeler Jacob, son fils et qu'il l'avait envoyé à Paddan-Aram cadet, et elle lui dit : Voici, Ésaû, ton pour y prendre une femme, et qu'en frère, veut tirer vengeance de toi, en le bénissant il lui avait donné cet or- te tuant. ""^Maintenant, mon fils, écoute dre : Tu ne prendras pas une femme ma voix! Lève-toi, fuis chez Laban, parmi les filles de Canaan. 'Il vit que mon frère, à Gharan; "et reste auprès Jacob avait obéi à son père et à sa de lui quelque temps, jusqu'à ce que mère, et qu'il était parti pour Paddan- la fureur de ton frère s'apaise, *^jus- Aram. *Esau comprit ainsi que les fil- qu'à ce que la colère de ton frère se les de Canaan déplaisaient à Isaac, son détourne de toi, et qu'il oublie ce que père. ^Et Esaû s'en alla vers Ismaël.
tu lui as fait. Alors je te ferai revenir. Pourquoi serais-je privée de vous deux
en un même jour?
**Rebecca dit à Isaac : Je suis dé- goûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme, com- me celles-ci", parmi les filles de Ileth,
Il prit pour femme, outre les femmes qu'il avait, Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abi'aham, et sœur de Nebajoth. '"Jacob partit de Reer-Schéba, et s'en alla à Charan. "Il arriva dans un lieu, où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont
a vie;
parmi les filles du pays, à quoi me sert il fit son chevet, et il se coucha dans
ce lieu-là. '-Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voi- ci, les anges de Dieu montaient et des- cendaient par cette échelle. ''Et voici, l'Eternel se tenait au-dessus d'elle; et
Fuite de Jacob en Mésopotamie. — Vision de l'échelle.
Chap. XXVIII. 'Isaac appela Ja- cob, le bénit, et lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi il dit : Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abi-a- les filles de Canaan. ^Lève-toi, va à ham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, terre sur laquelle tu es couché, je la père de ta mère, et prends-y une femme donnerai à toi et à ta postérité. '""Ta d'entre les filles de Laban, frère de ta postérité sera comme la poussière de mère. 'Que le Dieu tout-puissant te la terre; tu t'étendras à l'occident et à bénisse, te i-ende fécond et te multi- l'orient, au septentrion et au midiyet plie, afin que tu deviennes une multi- toutes les familles de la terre seront tude de peuples ! *Qu'il te donne la bénies en toi et en ta postérité. '^Voi- bénédiction d'Abraham, à toi et à ta ci, je suis avec toi, je te garderai par- postérité avec toi, afin que tu possèdes tout où tu ii"as, et je te ramènerai dans
a. Ses belles-filles, femmes d'EsaU, 26, 31.
30
GENESE.
Chap. â8, 16-29, 20.
ce pays; car je ne t'abandonnerai point, voici Rachel, sa fille, qui vient avec le que je n'aie exécuté ce que je te dis. troupeau. 'Il dit : Voici, il est encore "Jacob s'éveilla de son sommeil, et grand jour, et il n'est pas temps de il dit: Certainement, l'Eternel est en rassembler les troupeaux; abreuvez ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! '"Il les brebis, puis allez, et faites-les pai- ent peur, et dit : Que ce lieu est re- tre. ''Ils répondirent : Nous ne le pou- doutable ! C'est ici la maison de Dieu, vons pas, jusqu'à ce que tous les trou- c'est ici la poi'te des cieux ! "*Et Jacob peaux soient rassemblés ; c'est alors se leva de bon matin ; il prit la pierre qu'on roule la pierre de dessus l'ou- dont il avait fait son chevet, il ladres- verture du puits, et qu'on abreuve les
sa pour monument, et il versa de l'huile sur son sommet. '^11 donna à ce lieu le nom de Béthel " ; mais la ville s'appe- lait auparavant Luz. -"Jacob fit un vœu, en disant : Si Dieu est avec moi et me
brebis.
^ Comme il leur parlait encore, sur- vint Rachel avec le troupeau de son père ; car elle était bergère. '"Lorsque Jacob vit Rachel, fdle de Laban, frère
garde pendant ce voyage que je fais, de sa mère, et le troupeau de Laban, s'il me donne du pain à manger et des frère de sa mère, il s'approcha, roula la habits pour me vêtir, -'et si je retourne pierre de dessus l'ouverture du puits, en paix à la maison de mon père, alors et abreuva le troupeau de Laban, frère l'Eternel seramonDieii; --cette pierre, de sa mère. "Et Jacob baisa Rachel, il que j'ai dressée pour monument, sera éleva la voix et pleura. '-Jacob apprit la maison de Dieu ; et je te donnerai la à Rachel qu'il était parent de son père, dîme de tout ce que tu me donneras, qu'il était fils de Rebecca. Et elle cou- rut l'annoncer à son père. '^Dès que Laban eut entendu parler de Jacob, fils de sa sœur, il courut au-devant de lui, Chap. A'AY.V. 'Jacob se mit en il l'embrassa et le baisa, et il le fit ve- marche, et s'en alla au pays des fils de nir dans sa maison. Jacob raconta à l'Orient. -Il regarda. Et voici, il y avait Laban toutes ces choses. '*Et Laban lui un puits dans les champs; et voici, il dit : Certainement, tu es mon os et ma
Jacob c/iez Laban. — Léa et Rachel. Les enfants de Jacob.
y avait à côté trois troupeaux de bre- bis qui se reposaient, car c'était à ce puits qu'on abreuvait les troupeaux. Et la pierre sur l'ouverture du puits
chair.
Jacob demeura un mois chez Laban. '^Puis Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour
était grande. ^Tous les troupeaux se rien ? Dis-moi c[uel sera ton salaire ? rassemblaient là; on roulait la pierre '*0r, Laban avait deux filles : l'aînée de dessus l'ouverture du puits, on s'appelait Léa, et la cadette Rachel. abreuvait les troupeaux, et l'on remet- '"Léa avait les yeux délicats ; mais Ra- tait la pierre à sa place sur l'ouverture chel était belle de taille et belle de
figure. "*Jacob aimait Rachel, et il dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. ''Et Laban dit : J'aime mieux te la donner que de la donner à un autre homme. Reste chez moi !
-"Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel ; et elles furent à ses yeux
du puits.
■•Jacob dit aux bergers d'où êtes-vous ? Ils répondirent
Mes frères, s repondirent : Nous
sommes de Charan. ^11 leur dit : Con- naissez-vous Laban , fils de Nachor ? Ils répondirent : Nous le connaissons. ^11 leur dit : Est-il en bonne santé ? Ils répondirent : Il est en bonne santé; et comme quelques jours, parce qu'ill'ai-
a, Bethel signifie maison de Dieu.
31
Chap. 29, 21-30, 15.
GENESE.
mait. ^'Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli; et j'irai vers elle. -'^La- ban réunit tous les gens du lieu, et fit un festin. -^Le soir, il prit Léa, sa fille, et l'amena vers Jacob, qui s'approcha d'elle. -*Et Laban donna pour servante à Léa, sa fille, Zilpa, sa servante.
'^^Le lendemain matin, voilà que c'é- tait Léa. Alors Jacob dit à Laban : Qu'est-ce que tu m'as fait ? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ? Pourquoi m'as-tu trompé ? -* Laban dit : Ce n'est point la coutume dans ce lieu de donner la cadette avant l'aînée. ^'Achève la semaine avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept nouvelles années. "-^Jacob fit ainsi, et il acheva la semaine avec Léa ; puis Laban lui donna jiour femme Rachel, sa fille. -"Et Laban donna pour servante à Rachel, sa fille, Bilha, sa servante.
^"Jacob alla aussi vers Rachel, qu'il aimait plus que Léa ; et il servit encore chez Laban pendant sept nouvelles années.
^'L'Eternel vit que Léa n'était pas aimée; et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. ''-Léa devint enceinte, et enfanta un fils, à qui elle donna le nom de Ruben " ; car elle dit : L'Eternel a vu mon humiliation, et maintenant mon mari m'aimera. ^''Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : L'Éternel a entendu que je n'étais pas aimée, et il m'a aussi accordé celui-ci. Et elle lui donna le nom de Siméon*. ^■'Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Pour cette fois, mon mari s'attachera à moi; car je lui ai enfanté trois fils. C'est pourc[uoi on lui donna le nom de Lévi''. ^''EUe devint encore enceinte,
et enfanta un fils, et elle dit : Cette fois, je louerai l'Eternel. C'est pour- quoi elle lui donna le nom de Juda'^. Et elle cessa d'enfanter.
Chap. A'.YA. 'Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des en- fants, ou je meurs ! -La colère de Jacob s'enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t'em- pêche d'être féconde ? ^Elle dit : Voici ma servante Bilha ; va vers elle ; qu'elle enfante sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils. ''Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante; et Jacob alla vers elle. ^Bilha devint enceinte, et enfanta un fils à Jacob. "Rachel dit : Dieu m'a rendu justice, il a entendu ma'voix, et il m'a donné un fils. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Dan''. 'Bilha, servante de Ra- chel, devint encore enceinte, et en- fanta un second fils à Jacob. * Rachel dit : J'ai lutté divinement contre ma sœur, et j'ai vaincu. Et elle l'appela du nom de Nephthali f.
"Léa, voyant qu'elle avait cessé d'en- fanter, prit Zilpa, sa servante, et la donna pour femme à Jacob. '"Zilpa, servante de Léa, enfanta un fils à Ja- cob. "Léa dit : Quel bonheur ! Et elle l'appela du nom de Gad<^. '-Zilpa, ser- vante de Léa, enfanta un second fils à Jacob. "Léa dit : Que je suis heureuse ! car les filles me diront heureuse. Et elle l'appela du nom d'Aser''.
"Ruben sortit au temps de la mois- son des blés, et trouva des mandra- gores ' dans les champs. Il les apporta à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa : Donne-moi, je te prie, des mandra- gores de ton fils. '^Elle lui répondit : Est-ce peu que tu aies pris mon mari, pour que tu prennes aussi les man-
- a, Ruben dérive de deux mots qui siguificnt voyez un fîh ! h. Sinicon. d'un mot qui sif^nifie entendre, exaucer. c. Lét'i^ d'un mot qui sig-nifie s'attacher. d, Juda, de doux mots qui signilient louan<^e de l'Eier- net. e. Dan. d'un mot qui sif^nifio jti^er. rendre justice. f. yepidliatl. d'un mut qui signifie lutter. g. Gad siji^nifie honlieur. h. .iser signilie Iteureus. i. Mandragores, nom d'une plante.
32
GENESE.
Chap. 30, të-'d.
drapores de mon fils ? Et Rachcl dit : Jacob répondit : Tu ne me donneras YA\ bien ! il couchera avec toi cette rien. Si tu consens à ce que je vais te nuit ])our les mandragores de ton fds. dire, je ferai paître encore ton trou- '^Le soir, comme Jacob revenait des peau et je le garderai. ^*Je parcourrai champs, Léa sortit à sa rencontre, et aujourd'hui tout ton troupeau; mets à dit : C'est vers moi que tu viendras, part parmi les brebis tout agneau ta- car je t'ai acheté pour les mandragores cheté et marqueté et tout agneau noir, de mon fils. Et il coucha avec elle cette et parmi les chèvres tout ce qui est nuit. '"Uieu exauça Léa, qui devint en- marqueté et tacheté. Ce sera mon sa- ceinte, et enfanta un cinquième fils à laire. '^Ma droiture répondra pour moi Jacob. "*Léa dit: Dieu m'adonne mon demain, cjuand tu viendras voir mon salaire, parce que j'ai donné ma ser- salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté vante à mon mari. Et elle l'appela du et marqueté parmi les chèvres, et noir nom d'Issacar". '^Léa devint encore parmi les agneaux, ce sera de ma part enceinte, et enfanta un sixième fils à un vol. ''Laban dit : Eh bien ! qu'il en Jacob. -"Léa dit : Dieu m'a fait un beau soit selon ta parole. ^^Ce même jour il don; cette fois mon mari habitera avec mit à part les boucs rayés et marque- moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle tés, toutes les chèvres tachetées et l'appela du nom de Zabulon*. -'En- marquetées, toutes celles où il y avait suite, elle enfanta une fille, qu'elle du blanc, et tout ce qui était noir par- appela du nom de Dina. mi les brebis. Il les remit entre les
"DieusesouvintdeRacheLill'exau- mains de ses fils. ='^Puis il mit l'espace
ça, et il la rendit féconde. -•'Elle devint de trois journées de chemin entre lui
enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : et Jacob; et Jacob fit paître le reste du
Dieu a enlevé mon opprobre. -''Et elle trou|:)cau de Laban.
lui donna le nom de Joseph'', en di- ^^Jacob prit des branches vertes de
sant : (^)ue l'Eternel m'ajoute un autre jjeuplier, d'amandier et de platane; il
fils ! y pela des bandes blanches, mettant à
-'Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, nu le blanc qui était sur les branches. Jacob dit à Laban : Laisse-moi partir, ■*'*Puis il plaça les branches, qu'il avait pour que je m'en aille chez moi, dans pelées, dans les auges, dans les abreu- mon })ays. -*Donne-moi mes femmes voirs, sous les yeux des brebis qui ve- et mes enfants, pour lesquels je t'ai naient boire, pour qu'elles entrassent servi, et je m'en irai ; car tu sais quel en chaleur, en venant boire. ^^Les bre- service j'ai fait pour toi. -'Laban lui bis entraient en chaleur près des bran- dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux ! ches, et elles faisaient des petits rayés. Je vois bien que l'Eternel m'a béni à tachetés et marquetés. ''"Jacob sé|)arait cause de toi; '*'fixe-moi ton salaire, et les agneaux, et il mettait ensemble ce je te le donnerai. -^Jacob lui dit : Tu (|ui était rajé et tout ce qui était noir sais comment je t'ai servi, et ce qu'est dans le troupeau de Laban. 11 se fit devenu ton troupeau avec moi; ^"car ainsi des troupeaux à part, qu'il ne le peu que tu avais avant moi s'est réunit point au troupeau de Laban. beaucoup accru, et l'Éternel t'a béni '"Toutes les fois que les brebis vigou- sur mes pas. Maintenant, quand tra- reuses entraient en chaleur, Jacob pla- vaillerai-je aussi pour ma maison ? çait les branches dans les auges, sous ''Laban dit : Que te donnerai-jc? Et les yeux des brebis, pour qu'elles en-
n. Issncar. d'un mot qui signifie sa/aire, recompense. b. ZahuUin. d'un mot qui signifie habiter. c. Jo.ie/i/i
peut dériver d'un mot qui signifie ajouter, ou d'un mot qui signifie enlever.
33 3*
Chap. 30, 1,2-31, 25.
GENESE
trassent en chaleur près des branches. *^ Quand les brebis étaient chétives, il ne les plaçait point; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vi- goureuses pour Jacob.
''•''Cet homme devint de plus en plus riche; il eut du menu bétail en abon- dance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.
Départ de Jacob pour Canaan. — Poursuite de Laban. — Message auprès d'Esaii. — Lutte de Jacob. — Réconciliation avec Esail. — Arrivée en Canaan. — Dina elles Sichémites. — Retour de Jacob chez son père. — Mort d'Isaac.
Chap. XXXI. 'Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père, et c'est avec le bien de notre père qu'il s'est acquis toute cette richesse. ^Jacob remarqua aussi le visage de La- ban ; et voici, il n'était plus envers lui comme aupai'avant.
'Alors l'Éternel dit à Jacob : Re- tourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi. ^Jacob fit appeler Rachel et Léa, qui étaient aux champs vers son trou- peau. ^11 leur dit : Je vois, au visage de votre père, qu'il n'est plus envers moi comme auparavant; mais le Dieu de mon père a été avec moi. ^Vous sa- vez vous-mêmes que j'ai servi votre père de tout mon pouvoir. 'Et votre père s'est joué de moi, et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. * Quand il disait : Les tachetées seront ton sa- laire, toutes les brebis faisaient des petits tachetés. Et quand il disait: Les rayés seront ton salaire, toutes les bre- bis faisaient des petits rayés. ^Dieu a pris à votre père son troupeau, et me l'a donné. '°Au temps où les brebis entraient en chaleur, je levai les yeux, et je vis en songe que les boucs qui
a. Idules duuiesliques, ayant la forme de âiatues.
couvraient les brebis étaient rayés, ta- chetés et marquetés. "Et l'ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Je ré- pondis : Me voici ! '-Il dit : Lève les yeux, et regarde : tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tache- tés et marquetés; car j'ai vu tout ce que te fait Laban. '•''Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m'as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance.
'■'Rachel et Léa répondirent, et lui dirent : Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père? '^Ne sommes-nous pas regar- dées par lui comme des étrangères, ])uisqu'il nous a vendues, et qu'il a manaé notre argent ? '^ Toute la ri- chesse que Dieu a ôtée à notre père appartient à nous et à nos enfants. Fais maintenant tout ce que t'a dit Dieu.
'"Jacob se leva, et il fit monter ses enfants et ses femmes sur les cha- meaux. '*11 emmena tout son troupeau et tous les biens qu'il possédait, le troupeau qui lui appartenait, qu'il avait acquis à Paddan-Aram ; et il s'en alla vers Isaac, son père, au pays de Canaan. "Tandis que Laban était allé tondre ses brebis, Rachel déroba les théraphim" de son père; ^"et Jacob trompa Laban, l'Araméen, en ne l'a- vertissant pas de sa fuite. *'I1 s'enfuit, avec tout ce qui lui appartenait; il se leva, traversa le fleuve, et se dirigea vers la montagne de Galaad.
"Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob s'était enfui. -'11 prit avec lui ses frères, le poursuivit sept journées de marche, et l'atteignit à la montagne de Galaad. -■'Mais Dieu ap- parut la nuit en songe à Laban, l'Ara- méen, et lui dit : Garde-toi de parlera Jacob ni en bien ni en mal! '"Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne ; Laban dressa
34
GENESE.
Clin p. SI, ■2ti-'i0.
aussi la sienne, avec ses frères, sur la qu'as-tu trouvé des effets de la mai- montagne de Galaad. son ? Produis-le ici devant mes frères "Alors Laban tlit à Jacob : (^u'as tu et tes frères, et qu'ils ])rononcent en- fait? Pounjuoi m'as-tu trompé, et em- tre nous deux, ^'*^'oilà vingt ans que mènes-tu mes filles comme des cap- j'ai passés chez toi; tes brebis et tes tives par l'épée ? "Pourquoi as-tu piis chèvres n'ont point avorté, et je n'ai la fuite en cachette, m'as-tu trompé, ])oint mangé les béliers de ton trou- et ne m'as-tu point averti ? Je t'aurais ])eau. ^'■'Je ne t'ai point rajjjjorté de aissé partir au milieu des réjouissan- bétes déchirées, j'en ai payé le dom-
ces et des chants, au son du tambou- rin et de la harpe. -*'Tu ne m'as pas permis d'embrasser mes lils et mes filles ! C'est en insensé que tu as agi. -'■'Ma main est assez forte pour vous faire du mal; mais le Dieu de votre
mage; tu me redemandais ce qu'on me volait de jour et ce qu'on me volait de nuit. '"La chaleur me dévorait pen- dant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux. "Voilà vingt ans que j'ai passés dans
braham, celui que craint Isaac, tu m'aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé
])ère m'a dit hier : Garde-toi de parler ta maison; je t ai servi quatorze ans
à Jacob ni en bien ni en mal! ™Main- ])our tes deux filles, et six ans pour
tenant que tu es parti, parce que tu ton troupeau, et tu as changé dix fois
languissais après la maison de ton mon salaire. "Si je n'eusse ]ias eu jiour
père, pourquoias-tudérobémesdieux? moi le Dieu de mon père, le Dieu d'A-
^' Jacob répondit, et dit à Laban : J'avais de la crainte à la pensée que tu m'enlèverais peut-être tes filles. '-Mais périsse celui auprès duquel tu
trouveras tes dieux ! En présence de son jugement.
nos frères, examine ce qui t'appartient '''Laban répondit, et dit à Jacob:
chez moi, et prends-le. Jacob ne sa- Ces filles sont mes filles, ces enfants
vait pas que Rachel les eût dérobés, sont mes enfants, ce troupeau est mon
''Laban entra dans la tente de Jacob, troupeau, et tout ce que tu vois est à
dans la tente de Léa, dans la tente des moi. Et que puis-je faire aujourd'hui
deux servantes, et il ne trouva rien. Il pour mes filles, ou pour leurs enfants
sortit de la tente de Léa, et entra dans (pi'elles ont mis au monde? "Viens,
la tente de Rachel. '•'Rachel avait pris faisons alliance, moi et toi, et que cela
les théraphim, les avait mis sous le serve de témoignage entre moi et toi !
bât du chameau, et s'était assise des- ''^Jacob prit une pierre, et il la dressa
sus. Laban fouilla toute la tente et ne ])our monument. ^'^Jacob dit à ses
trouva rien. '^EUe dit à son |)ère : Que frères : Ramassez des pierres. Ils pri-
mon seigneur ne se fâche point, si je rent des jiierres, et firent un monceau ;
ne puis me lever devant toi, car j'ai ce et ils mangèrent là sur le monceau,
qui est ordinaire aux femmes. Il cher- ''"Laban l'ajjpela Jegar-Sahadutha", et
cha, et ne trouva ])oint les théraphim. Jacob l'appela Galed*. ^'^Laban dit:
'^Jacob s'irrita, et querella Laban. Il Que ce monceau serve aujourd'hui de
reprit la parole, et lui dit : Q)uel est témoignage entre moi et toi ! C'est
mon crime, quel est mon péché, que ])our(|uoi on lui a donné le nom de
tu me poursuives avec tant d'ardeur ? Galed. ''"On l'appelle aussi Mitsi)a<",
'"Quand tu as fouillé tous mes effets, parce que Laban dit: Que l'Eternel
a. Je^ar-SaJiaduilia signifie en aranif-en monceau du témoii^nai^r. h. fja!e</ sigiiifif en hébreu monceau du IctnoigHage. c. Milspn, dérive d'un mut qui signifie surivUler, cci/lcr sur.
35
Chap. S 1,30-82,
19.
GENESE.
veille sur toi et sur moi, quand nous 'Jacob fut très effrayé, et saisi d'an-
nous serons l'un et l'autre perdus de goisse. Il partagea en deux camps les
vue. ^"Si tu maltraites mes fdles, et si gens qui étaient avec lui, les brebis,
tu prends encore d'autres femmes, ce les bœufs et les chameaux; et il dit:
n'est pas un homme qui sera avec nous, *Si Esaû vient contre l'un des camps
prends-y garde, c'est Dieu qui sera et le bat, le camp qui restera pourra
témoin entre moi et toi. ^'Laban dit à se sauver.
Jacob : Voici ce monceau, et voici ce ^Jacob dit : Dieu de mon père Abra- monument que j'ai élevé entre moi et ham, Dieu de mon père Isaac, Eternel, toi. ^-Que ce monceau soit témoin et qui m'as dit : Retourne dans ton pays que ce monument soit témoin que je et dans ton lieu de naissance, et je te n'irai point vers toi au delà de ce mon- ferai du bien ! '"Je suis trop petit pour ceau, et que tu ne viendras point vers toutes les grâces et pour toute la fidé- moi au delà de ce monceau et de ce lité dont tu as usé envers ton servi- monument, pour agir méchamment, teur; car j'ai passé ce Jourdain avec *^Que le Dieu d'Abraham et le Dieu de mon bâton, et maintenant je forme Nachor (le Dieu de leur père) soient deux camps. "Délivre-moi, je te prie, juges entre nous. Jacob jura par celui de la main de mon frère, de la main que craignait Isaac. ^'Jacob offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses frères à manger
ils mangèrent donc, et passèrent la nuit sur la mon- tagne.
d'Esaû ! car je crains qu il ne vienne, et qu'il ne me frappe, avec la mère et les enfants. '-Et toi, tu as dit: Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abon- ^^Laban se leva de bon matin, baisa dant qu'on ne saurait le compter. ses fils et ses filles, et les bénit. En- '^ C'est dans ce lieu-là que Jacob
suite il partit pour retourner dans sa passa la nuit. II prit de ce qu'il avait demeure. sous la main, pour faire un présent à
Chap. XXXII. 'Jacob poursuivit Esaii son frère: '■'deux cents chèvres son chemin; et des anges de Dieu le et vingt boucs, deux cents brebis et rencontrèrent. -En les voyant, Jacob vingt béliers, 'Hrente femelles de cha- dit : C'est le camp de Dieu ! Et il donna meaux avec leurs petits qu'elles allai- à ce lieu le nom de Mahanaïm". taient, quarante vaches et dix taureaux,
^Jacob envoya devant lui des mes- vingt ànesses et dix ânes. '^11 les remit sagers à Esaû, son frère, au pays de à ses serviteurs troupeau par troupeau Séir, dans le territoire d'Edom. ''Il séparément, et il dit à ses serviteurs : leur donna cet ordre : Voici ce que Passez devant moi, et mettez un in- vous direz à mon seigneur Esaù : Ainsi tervalle entre chaque troupeau. '"Il parle ton serviteur Jacob : J'ai séjourné donna cet ordre au premier: Quand chez Laban, et j'y suis resté jusqu'à Esaii, mon frère, te rencontrera, et te présent; ^j'ai des bœufs, des ânes, des demandera : A qui es-tu ? où vas-tu ? brebis, des serviteurs et des servantes, et à qui appartient ce troupeau devant et j'envoie l'annoncer à mon seigneur, toi? '''tu répondras: A ton serviteur pour trouver grâce à tes yeux. Jacob; C'est un présent envoyé â mon
*Les messagers revinrent auprès de seigneur Esaû; et voici, il vient lui- Jacob, en disant : Nous sommes allés même derrière nous. '''Il donna le vers ton frère Esaû; et il marche à ta même ordre au second, au troisième, rencontre, avec quatre cents hommes, et à tous ceux qui suivaient les trou-
fl. Mahanaïm sjj^iiifie deux cantjjs.
36
GENESE.
Chap. 32,w-S3,i'.
peaux : c'est ainsi que vous parlerez à vait, avec quatre cents hommes. Il ré-
mon seigneur Esaii, quand vous le partit les enfants entre Léa, Rachel et
rencontrerez. -"Vous direz : Voici, ton les deux servantes. -Il plaça en tête les
serviteur .Jacob vient aussi derrière servantes avec leurs enfants, puis Léa
nous. Car il se disait: Je l'apaiserai avec ses enfants, et enfin Hachel avec
par ce présent qui va devant moi; en- Joseph. ^Lui-même passa devant eux;
suite je le verrai en face, et peut-être et il se prosterna en terre sept fois,
m'accueillera-t-il favorablement. -'Le jusqu'à ce qu'il fût près de son frère,
présent passa devant lui; et il resta *Esau courut à sa rencontre; il l'em-
cette nuit-là dans le camp. brassa, se jeta à son cou, et le baisa.
*-Il se leva la même nuit, prit ses Et ils pleurèrent, deux femmes, ses deux servantes, et ^ Esaii, levant les yeux, vit les feni-
ses onze enfants, et passa le gué de mes et les enfants, et il dit : Qui sont
Jabbok. --'Il les prit, leur fit passer le ceux que tu as là ? Et Jacob répondit :
torrent, et le fit passer à tout ce qui Ce sont les enfants que Dieu a accor-
lui appartenait. dés à ton serviteur. ^Les servantes
**Jacob demeura seul. Alors un s'approchèrent, elles et leurs enfants,
homme lutta avec lui jusqu'au lever et se prosternèrent; "Léa et ses en-
de l'aurore. -^Voyant qu'il ne |)ouvait fants s'approchèrent aussi, et se pros-
ternèrent; ensuite Joseph et Rachel s'approchèi-ent, et se prosternèrent. ''Esaii dit; A quoi destines-tu tout ce camp que j'ai rencontré? Et Jacob répondit : A trouver grâce aux yeux de mon seigneur. 'Esaû dit; Je suis
le vaincre, cet homme le frappa à l'em- boîture de la hanche; et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit jien- dant qu'il luttait avec lui. -''Il dit; Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai
jioint aller, que tu ne m'aies béni. -'Il dans l'abondance, mon frère; garde lui dit; Quel est ton nom ! Etilrépon- ce qui est à toi. '"Et Jacob répondit; dit; Jacob. -*I1 dit encore: Ton nom Non, je te prie, si j'ai trouvé grâce à ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé tes yeux, accepte de ma main mon Israël", car tu as lutté avec Dieu et présent; car c'est pour cela que j'ai avec des hommes, et tu as été vain- regardé ta face comme on regarde la queur. -''Jacob l'interrogea, en disant: face de Dieu, et tu m'as accueilli lavo- Fais-moi, je te prie, connaitre ton rablcment. "Accepte donc mon pré- nom. Il répondit: Pourquoi demandes- sent qui t'a été offert, puisque Dieu tu mon nom ? Et il le bénit là. ^" Jacob m'a comblé de grâces, et que je ne appela ce lieu du nom de Peniel*; car, manque de rien. Il insista auprès de dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et mon lui, et Esaii accepta, àme a été sauvée. *' Le soleil se levait, '-Ésaudit: Partons, mettons-nous lorsqu'il passa Peniel. Jacob boitait en route; j'irai devant toi. "Jacob lui de la hanche. ^-C'est pourquoi, jusqu'à répondit: Mon seigneur sait que les ce jour, les enfants d'Israël ne man- enfants sont délicats, et que j'ai des gent j)oint le tendon qui est à l'em- brebis et des vaches qui allaitent; si boiture de la hanche; car Dieu frappa l'on forçait leur marche un seul jour, Jacob à l'emboîture de la hanche, au tout le troupeau périrait. '''()ue mon tendon. seigneur prenne les devants sur son Chap.. XXXIII. 'Jacob leva les serviteur; et moi, je suivrai lentement, yeux, et regarda; et voici, Esaii arri- au pas du troupeau qui me précédera,
a. Israël dérive dfs deux mots qui signifient lutter avec Dieu. b. Peniel sij^nifie face de Dieu,
37
C/iap. 83, ir,-Si, "21.
GENESE.
et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez mon seigneur, à Séir. '^Esaii dit: Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Et Jacob répondit: Pourquoi cela? Que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur! '^Le même jour, Esaù reprit le chemin de Séir. '"Jacob partit pour Succoth. Il bâtit une mai- son pour lui, et il fit des cabanes pour ses troupeaux. C'est pourquoi l'on a appelé ce lieu du nom de Succoth".
"'A son retour de Paddan-Aram, Ja- cob arriva heureusement à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il campa devant la ville. '^11 acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente, des fils 'de Hamor, père de Sichem, pour cent kesita*. Et là, il éleva un autel, qu'il appela El-Élohé- Israël''.
Chap. A^\:\7F. 'Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. -Elle fut aper- çue de Sichem, fils de Ilamor, prince du pays. Il l'enleva, coucha avec elle, et la déshonora. ^Son cœur s'attacha à Dina, fille de Jacob : il aima la jeune fille, et sut parler à son cœur. ''VA Si- chem dit à Hamor, son père : Donne- moi cette jeune fille pour femme. ^Ja- cob apprit qu'il avait déshonoré Dina, sa fille; et, comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob gar- da le silence jusqu'à leur retour.
^ Hamor, père de Sichem, se rendit auprès de Jacob pour lui parler. ^Et les fils de Jacob revenaient des champs, lorsqu'ils apprirent la chose ; ces hom- mes furent irrités et se mirent dans une grande colère, parce que Sichem avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce c[ui n'aurait pas dû se faire. * Ilamor leur adressa ainsi la parole : Le cœur
a. Succoth signifie cabanes. b. Kesita. poids dur dii-e, Dieu est te Dieu d'Israël.
de Sichem, mon fils, s'est attaché à votre fille; donnez-la-lui pour femme, je vous prie. ^Alliez-vous avec nous; vous nous donnerez vos filles, et vous prendrez pour vous les nôtres. '"Vous habiterez avec nous, et le pays sera à votre disposition; restez, pour y tra- fiquer et y acquérir des propriétés.
" Sichem dit au père et aux frères de Dina : Que je trouve grâce à vos yeux, et je donnerai ce que vous me direz. '-Exigez de moi une forte dot et beaucoup de présents, et je donnerai ce que vous me direz; mais accordez- moi pour femme la jeune fille. '^Les fils de Jacob répondirent et parlèrent avec ruse à Sichem et à Hamor, son père, parce que Sichem avait désho- noré Dina, leur sœur. '■'Ils leur dirent: C'est une chose que nous ne pouvons pas faire, que de donner notre sœur à un homme incirconcis; car ce serait un opprobre pour nous. "*Nous ne consentirons à votre désir qu'à la con- dition que vous deveniez comme nous, et que tout mâle jiarmi vous soit cir- concis. "'Nous vous donnerons alors nos filles, et nous prendrons pour nous les vôtres; nous habiterons avec vous, et nous formerons un seul peuple. "Mais si vous ne voulez pas nous écou- ter et vous faire circoncire, nous pren- drons notre fille, et nous nous en irons.
'"* Leurs paroles eurent l'assentiment de Hamor et de Sichem, fils de Hamor. "Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il aimait la fille de Jacob. Il était considéré de tous dans la mai- son de son père.
-"Hamor et Sichem, son fils, se ren- dirent à la porte de leur ville, et ils ])arlèrent ainsi aux gens de leur ville : -'Ces hommes sont paisibles à notre égard; cpi'ils restent dans le pays, et qu'ils y trafi([uent; le pays est assez
ou d'argent, dont la valeur est inconnue. c. G'est-ù-
38
GENESE.
Chap. Si.Ti-So.ik.
vaste pour eux. Nous prendrons pour Lève-toi, monte à Bcthcl, et demeures- femmes leurs filles, et nous leur don- y; là, tu dresseras un autel au Dieu nerons nos filles. --Mais ees hommes qui t'apparut, lorsque tu fuyais Ésaû ne consentiront à habiter avec nous, ton frère.
pour former un seul peuple, qu'à la -Jacob dit à sa maison et à tous
condition que tout mâle parmi nous ceux qui étaient avec lui : Otez les
soit circoncis, comme ils sont eux- dieux étrangers qui sont au milieu de
mêmes circoncis. -'Leurs troupeaux, vous, ]nirifiez-vous, et changez de
leurs biens et tout leur bétail ne se- vêtements. 'Nous nous lèverons, et
ront-ils pas à nous ? Acceptons seule- nous monterons à Béthel ; là, je dres-
ment leur condition, pour qu'ils res- serai un autel au Dieu qui m'a exaucé
tent avec nous. dans le jour de ma détresse, et qui a
-^Tous ceux qui étaient venus à la été avec moi pendant le voyage que
porte de la ville écoutèrent Hamor et j'ai fait.
Sichem, son fils; et tous les mâles se Mis donnèrent à .Jacob tous les dieux firent circoncire, tous ceux qui étaient étrangersqui étaiententre leurs mains, venus à la porte de la ville. *^Le troi- et les anneaux qui étaient à leurs oreil- sièmejour,pendantqu'ilsétaientsouf- les. Jacob les enfouit sous le térébin- frants, les deux fils de Jacob, Siméon the, qui est près de Sichem. Mùîsuite et Lévi, frères de Dina, prirent chacun ils partirent. La terreur de Dieu se ré- leur èpée, tombèrent sur la ville qui panditsurlesvillesqui lesentouraient, se croyait en sécurité, et tuèrent tous et l'on ne poursuivit point les fils de les mâles. -Mis passèrent aussi au fil Jacob. 'Jacob arriva, lui et tous ceux de l'épée Hamor et Sichem, son fils ; qui étaient avec lui, à Luz , qui est ils enlevèrent Dina de la maison de Béthel, dans le pavs de Canaan. 'Il bà- Sichem, et sortirent. *'Les fils de Ja- tit là un autel, et il appela ce lieu El- cob se jetèrent sur les morts, et pil- Béthel"; car c'est là que Dieu s'était lèrent la ville, parce qu'on avait des- révélé à lui lorsqu'il fuyait son frère, honoré leur sœur. -Mis prirent leurs *Débora, nourrice de Rebecca, mou- troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, l'ut; et elle fut enterrée au-dessous de ce qui était dans la ville et ce qui était Béthel, sous le chêne auquel on a don- dans les champs; -''ils emmenèrent né le nom de chêne des pleurs, comme butin toutes leurs richesses, ^Dieu apparut encore à Jacob, après
leurs enfants et leurs femmes, et tout ce qui se trouvait dans les maisons.
'"Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi : Vous me troublez , en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Ca-
son retour de Paddan-Aram, et il le bénit. '"Dieu lui dit : Ton nom est Ja- cob; tu ne seras plus ap])elé Jacob, mais ton nom sera Israël. Et il lui don- na le nom d'Israël. "Dieu lui dit : Je
nanéens et aux Phérésiens. Je n'ai suis le Dieu tout-puissant. Sois fécond cju'un petit nombre d'hommes; et ils et multiplie; une nation et une multi- se rassembleront contre moi, ils me tude de nations naîtront de toi, et des frapperont, et je serai détruit, moi et rois sortiront de tes reins. '-Je te dou- ma maison. "Ils répondirent: Trai- nerai le pays que j'ai donné à Abraham tera-t-on notre sœur comme une pros- et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta tituée ? postérité a])rès toi.
"F^ieu s'éleva au-dessus de lui, dans
Chap. XXXV. 'Dieu dit à Jacob : le lieu où il lui avait parlé. '*Et Jacob
a. C'est-à-dire, Dieu île Hetliel. Coinp. 28, 19, et 31, in.
39
Chap. S5, 15-S6, 15.
GENESE
Postérité d' lisait.
dressa un monument dans le lieu où peuple, âgé et rassasié de jours. Ésaû
Dieu lui avait parlé, un monument de et Jacob, ses fils, l'enterrèrent.
pierres, sur lequel il fit une libation et
versa de l'huile. "^ Jacob donna le nom
de Béthel au lieu où Dieu lui avait
parlé.
'^lls partirent de Béthel; et il y avait
Chap. XXXVI. 'Voici la postérité d'Esaù, qui est Edom.
- Esaù prit ses femmes parmi les filles encore une certaine distance jusqu'à de Canaan : Ada, fille d'Élon, le Hé- Ephrata, lorsque Rachel accoucha, tien; Oholibama, fille d'Ana, fille de "Elle eut un accouchement pénible; Tsibeon, le Hévien; ^et Basmath, fille et pendant les douleurs de l'enfante- d'ismaël, soeur de Nebajoth. — ''Ada ment, la sage-femme lui dit : Ne crains enfanta à Esaii Eliphaz; Basmath en- point, car tu as encore un fils! '^Et fanta Réucl ; ^et Oholibama enfanta comme elle allait rendre l'àme, car elle Jéusch, Jaelam et Koré. Ce sont là les était mourante, elle lui donna le nom fils d'Esaii, qui lui naquirent dans le deBen-Oni"; maislepèrel'appelaBen- pays deCanaan. — "Ésau prit ses fem- jamin *. '^Rachel mourut, et elle fut mes, ses fils et ses filles, toutes les per- enterrée sur le chemin d'Ephrata, qui sonnes de sa maison, ses troupeaux, est Bethléhem. -"Jacob éleva un monu- tout son bétail, et tout le bien qu'il ment sur son sépulcre : c'est le monu- avait acquis au pays de Canaan, et il ment du sépulcre de Rachel, qui existe s'en alla dans un autre pays, loin de encore aujourd'hui. Jacob, son frère. 'Car leurs richesses
'-' Israël partit ; et il dressa sa tente étaient trop considérables pour qu'ils au delà de Migdal-Eder. -^Pendant demeurassent ensemble, et la contrée qu'Israël habitait cette contrée, Ruben où ils séjournaient ne pouvait plus leur alla coucher avec Bilha, concubine de suffire à cause de leurs troupeaux.
^Esaû s'établit dans la montagne de Séir. Ésaù, c'est Edom.
''Voici la postérité d'Esaù, père d'E- dom'', dans la montagne de Séir.'" Voici les noms des fils d'Esaù : Eliphaz, fils d'Ada, femme d'Esaù; Réuel, fils de Basmath, femme d'Esaù. — *'Les fils d'Eliphaz furent : Théman, Omar, Tse- pho, Gaetham et Renaz. '-Et Timna
son père. Et Israël l'apprit.
Les fils de Jacob étaient au nombre de douze.
-^Fils de Léa : Ruben, premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar etZabulon. — -■'Fils de Rachel : Joseph et Benjamin. — -^Fils de Bilha, ser- vante de Rachel : Dan et Nephthali.
^^Fils de Zilpa, servante de Léa : Gad était la concubine d'Eliphaz, fils d'E-
et Azer. saù ; elle enfanta à Eliphaz Amalek. Ce
Ce sont là les fils de Jacob, qui lui sont là les fils d'Ada, femme d'Esaù. —
naquirent à Paddan-Aram. '^Voici les fils de Réuel : Nahath, Zé-
^'Jacob arriva auprès d'Isaac, son rach, Schamma et Mizza. Ce sont là
père, à Mamré, à Kirjath-Arba, qui est les fils de Basmath, femme d'Esaù. — -
Hébron, ovi avaient séjourné Abraham '^Voici les fils d'Oholibama, fille d'A-
et Isaac. na,filledeTsibeon, femme d'Esaù .elle
-*Les jours d'Isaac furent de cent enfanta à Esaù Jéusch, Jaelam et Koré.
quatre-vingts ans. ^^11 expira et mou- '^Voici les chefs de tribus issues des
rut, et il fut recueilli auprès de son fils d'Esaù. — Voici les fils d'Eliphaz,
a. Ben-Oni. signifie fils de douleur. peuple, les Edomites ou Iduméens.
b. Benjamin signifie fils de ma droite.
40
Edom représente ici le
GENESE.
Clin p. S6, 16-37,11.
prcmioi-né d Ésaû : le chef Théman, le ehef Omar, le chefTsepho, le chef Kenaz, '"le chef Koré,Iechef Gaelham, le chef Amalek. Ce sont là les chefs issus dEliphaz, clans le pays d'Edom. Ce sont les fils d'Ada. — • '^Voici les fils de Réuel, fds d'Ésaii : le chef Na- hath, le chef Zérach, le chef Schamma, le chef Mizza. Ce sont là les chefs is- sus de Réuel, dans le pays d'Edom. Ce sont là les fds de Basmath, femme d'E- saù. — '*^'oici les fils d'Oholibama, femme dEsaii : le chef Jéusch, le chef Jaelam, le chef Koré. Ce sont là les chefs issus d'Oholibama, fdle d'Ana, femme d'Esaû. "Ce sont là les fils d'E- saû, et ce sont là leurs chefs de tribus. Esaû, c'est Edom.
-"Voici les fils de Séir, le Ilorien, an- ciens habitants du pays : Lothan, Scho- bal, Tsibeon, Ana, -'Dischon, Etser et Dischan. Ce sont là les chefs des Ho- riens, fils de Séir, dans le pays d'Edom.
— -^Les fils de Lothan furent : Ilori et Hémam.LasœurdeLothan futThimna.
— aayoici les fils de Schobal : Alvan, Manahath, Ébal, Schepho etOnam. — -^Voici les fils de Tsibeon : Ajja et Ana. C'est cet Ana c[ui trouva les sources chaudes dans le désert, quand il faisait paître les ânes de Tsibeon, son père.
— -''Voici les enfants d'Ana : Dischon, et Oholibama, fille d'Ana. — -"Voici les fils de Dischon : Henidan, Eschban, Jithran, et Keran. — ■ ^^ Voici les fils d'Etser : Bilhan, Zaavan, et Akan. — '^* Voici les fils de Dischan : Uts et Aran.
-^Voici les chefs des Horiens : le chef Lothan, le chef Schobal, le chef Tsi- beon, le chef Ana, ^"le chef Dischon, le chef Etser, le chef Dischan. Ce sont là les chefs des Horiens, les chefs cju'ils eurent dans le pays de Séir.
'' Voici les rois qui ont régné dans le pays d'Edom, avant qu'un roi régnât sur les enfants d'Israël. — '-Bêla, fils de Beor, régna sur Edom, et le nom de sa ville était Dinhaba. — ^'Béla mou-
rut ; et Jobab, fils de Zérach, de Botsra, régna à sa place. — '^^ Jobab mourut; et Huscham, du pays des Thémanites, ré- gna à sa place. — '^Huscham mourut; et Iladad, fils de Bedad, régna à sa place. C'est lui qui frappa Madian dans les champs de Moab. Le nom de sa ville était Avith. — '''Hadad mourut; et Samla, de Masréka, régna à sa place. — ^^^ Samla mourut; et Saùl, de Reho- both sur le fleuve, régna à sa place. — ''^Saul mourut; et Baal-Hanan, fils d'Acbor, régna à sa place. — '"Baal- Hanan, filsd'Acbor, mourut; et Hadar régna à sa place. Le nom de sa ville était Pau ; et le nom de sa femme Mé- hétabeel, fille de Mathred, fille de Mé- zahab.
^'' Voici les noms des chefs issus d'E- saû, selon leurs tribus, selon leurs ter- ritoires, et d'après leurs noms : le chef Thimna, le chef Alva, le chef Jetheth, ^' le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinon,'*-le chef Kenaz, le chef Théman, le chef Mibtsar, '■''le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom, selon leurs habitations clans le pays qu'ils possédaient. C'est là Esaû, père d'Edom .
Joscp/i vendu par ses frères.
Chap. A-YA"F//. 'Jacob demeura dans le pays de Canaan, où avait sé- journé son père.
-Voici la postérité de Jacob.
Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le troupeau avec ses frères ; cet enfant était auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos. — 'Israël aimait Jo- seph plus que tous ses autres fils, parce qu'il l'avait eu dans sa vieillesse ; et il lui fit une tunicjue de plusieurs cou- leurs. ^Ses frères virent tpie leur ])ère l'aimait plus que tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié.
41
Chap. '37,5-32.
GENESE.
^Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, rjui le haïrent encore da- vantage. ^11 leur dit : Ecoutez donc ce songe que j'ai eu! "Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs, et voici, ma gerbe se tint debout, et vos gerbes rentourèrent et se prosternè- rent devant elle. *Ses frères lui dirent : Est-ce que tu régneras sur nous? est- ce que tu nous gouverneras? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles.
'Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. 11 dit : J'ai eu encore un songe! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. '"Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui dit : Que signifie ce songe que tu as eu? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ?" Ses frères eurent de l'envie contre lui, mais son père srarda le souvenir de ces choses.
'-Les frères de Jose])h étant allés à Sichem, ]>our faire paître le troupeau de leur père, '^Israël dit à Joseph : Tes frères ne font-ils pas paître le troupeau à Sichem ? Viens, je veux t'envoyer vers eux. Et il répondit : Me voici ! '* Israël lui dit : Va, je te prie, et vois si tes frères sont en bonne santé et si le trou- peau est en bon état ; et tu m'en appor- teras des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'IIébron; et Jose|)h alla à Sichem. '^Un homme le rencontra, comme il errait dans les champs. 11 le questionna, en disant : Que cherches- tu? '^Joseph répondit : Je cherche mes frères; dis-moi, je te prie, où ils font paître leur troupeau. '"Et l'hommedit : Ils sont partis d'ici ; car je les ai en- tendus dire : Allons à Dothan. Joseph alla après ses frères, et il les trouva à Dothan.
'*Ils le virent de loin ; et, avant qu'il fût près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir. ''Ils se dirent l'un à l'au-
tre : Voici le faiseur de songes, qui ar- rive. -"Venez maintenant, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes; nous dirons qu'une bète féroce l'a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses songes. ^'Ruben. entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui ôtons pas la vie. '--Ruben leur dit : Ne répandez point de sang; jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et ne mettez ])as la main sur lui. Il avait des- sein de le délivrer de leurs mains, pour le faire retourner vers son père.
-''Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de la tunique de plusieurs couleurs qu'il avait sur lui. -^Ils le pri- rent et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide : il n'y avait point d'eau. -^ Ils s'assirent ensuite pour man- ger. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Ga- laad; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe, qu'ils transjiortaient en Egypte. -^Alors Juda dit à ses frères : Oue ffae'nerons- nous à tuer notre frère et à cacher son sang? -'Venez, vendons-le aux Ismaé- lites, et ne mettons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre chair. Et ses frères l'écoutèrent. -*Au passage des marchands Madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la ci- terne ; et ils le vendirent pour vingt si- cles d'argent aux Ismaélites, qui l'em- menèrent en Egypte.
'-"Ruben revint à la citerne; et voici, Joseph n'était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements, ^"retourna vers ses frères, et dit : L'enfant n'y est plus ! Et moi, où irai-je?^' Ils prirent alors la tunique de Jose])h ; et ayant tué un bouc, ils plongèrent la tunique dans le sang. ^^Ils envoyèrent à leur père la tu- nique de plusieurs couleurs, en lui fai- sant dire : Voici ce que nous avons trouvé! reconnais si c'est la tunique de ton fils, ou non. 1
42
GENESE.
Chap. 37,'J3-38,:
^Macol) la reconnut, et dit : C'est la tuniciiie de mon fils! une bête féroce Ta dévoré ! Joseph a été mis en pièces ! ^*Et il déchira ses vêtements, il mit un sac sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son lîls. ^^Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le conso- ler : mais il ne voulut recevoir aucune consolation. 11 disait : C'est en pleurant (pie je tlescendrai vers mon fils au sé- jour des morts! Et il pleurait son fils.
'"^Les Madianites le vendirent en Egypte à Potiphar, officier de Pha- raon, chef des gardes.
Chap. XXXVIII. 'En ce temps-là, Juda s'éloigna de ses frères, et se re- tira versun hommed'Adullam, nommé Ilira. -Là, .Juda vit la fille d'un Cana- néen, nommé Schua ; il la prit pour femme, et alla vers elle, ''l'allé devint enceinte, et enfanta un fils, qu'elle ap- ])ela Er. ^Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, qu'elle appela Onan. ''Elle enfanta de nouveau un fils, qu'elle appela Schéla ; Juda était à Czib, quand elle l'enfanta.
Muda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar. 'Er, pre- mier-né de Juda, était méchant aux yeux de l'Eternel; et l'Eternel le fit mourir. ^\lors Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère, prends-la, comme beau-frère, et suscite une pos- térité à ton frère. 'Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas don- ner de postérité à son frère. '"Ce qu'il faisait déplut à l'Éternel, qui le fit aussi mourir. "Alors Juda dit à Ta- mar, sa belle-fille : Demeure veuve
'- Les jours s'écoulèrent, et la fille de Schua, femme de Juda, mourut. Lors- que Juda fut consolé, il montaàThim- na, vers ceux qui tondaient ses brebis, lui et son ami Ilira, l'Adullamite. '^On en informa Tamar, et on lui dit : Voici ton beau-père c[ui monte à Thimna pour tondre ses brebis. '''Alors elle ùta ses habits de veuve, elle se couvrit d'un voile et s'enveloppa, et elle s'assit à l'entrée d'Enaïm, sur le chemin de Thimna ;carelle voyait que Schéla était devenu grand, et qu'elle ne lui était point donnée pour femme.
'^Juda la vit, et la prit pour une pros- tituée, parce qu'elle avait couvert son visage. '"11 l'aborda sur le chemin, et dit : Laisse-moi aller vers toi. Car il ne connut pas que c'était sa belle-fille. Elle dit : Que me donneras-tu pour ve- nir vers moi? '"Il répondit: Je t'enver- rai un chevreau de mon troupeau. Elle dit : Me donneras-tu un gage, jusqu'à ce que tu l'envoies? '''Il répondit : Quel gage te donnerai-je? Elle dit : Ton ca- chet, ton cordon, et le bâton que tuas à la main. Il les lui donna. Puis il alla vers elle; et elle devint enceinte de lui. '"Elle se leva, et s'en alla; elle ùta son voile, et remit ses habits de veuve.
'-"Juda envoya le chevreau par son ami l'Adullamite, pour retirer le gage des mains de la femme. Mais il ne la trouva point. -'Il interrogea les gens du lieu, en disant : Où est cette pros- tituée qui se tenait à Enaïm, sur le chemin ? Ils répondirent : II n'y a point eu ici de prostituée. -^11 retourna au- près de Juda, et dit : Je ne l'ai pas trouvée, et même les gens du lieu ont dit : Il n'y a point eu ici de prostituée. -^Juda dit : Qu'elle garde ce qu'elle a !
dans la maison de ton père, jusqu'à ce Ne nous exposons pas au mépris. Voi-
(pie Schéla, mon fils, soit grand. Il |)arlait ainsi dans la crainte que Schéla ne mourût comme ses frères. Tamar s'en alla, et elle habita dans la maison de son père.
ci, j'ai envoyé ce chevreau, et tu ne l'as ]ias trouvée.
-^Environ trois mois a|)rès, on vint dire à Juda : Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même la voilà enceinte
43
Chap. 38,i5-S9,K
19.
GENESE.
à la suite de sa prostitution. Et Juda soit aux champs. "Il abandonna aux dit : Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée. ^^Comme on l'emmenait de- hors, elle fit dire à son beau-père : C'est de l'homme à qui ces choses ap- partiennent que je suis enceinte; re- connais, jeté prie, à qui sont ce cachet,
ces cordons et ce bâton, '".luda les re- femme de son maître porta les yeux connut, et dit : Elle est moins coupa- sur .loseph, et dit : Couche avec moi !
mains de .Joseph tout ce qui lui appar- tenait, et il n'avait avec lui d'autre soin que celui de prendre sa nourriture. Or, .Joseph était beau de taille et beau de figure.
^Aprcs ces choses il arriva que la
^11 refusa, et dit à la femme de son maître : Voici, mon maître ne prend avec moi connaissance de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui ajipartient. '■'Il n'est pas plus grand que moi dans cette maison,
n'v avait là aucun des gens de la mai- son, *"-elle le saisit par son vêtement, en disant : Couche avec moi ! Il lui laissa son vêtement dans la main et s'enfuit au dehors. '''Lorsqu'elle vit qu'il lui avait laissé son vêtement dans
ble que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à Schéla, mon fils. Et il ne la connut plus.
"Quand elle fut au moment d'accou- cher, voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre. -''Et pendant l'accou- chement il yen eut un qui présenta la et il ne m'a rien interdit, excepté toi, main ; la sage-femme la prit, et y atta- parce que tu es sa femme. Gomment cha un fil cramoisi en disant : Celui-ci ferais-je un aussi grand mal et péche- sort le premier. '-'-'Mais il retira la main, rais-je contre Dieu ? '"Quoiqu'elle par- et son frère sortit. Alors la sage-femme làt tous les jours à Joseph, il refusa de dit : Quelle brèche tu as faite ! Et elle coucher au])rès d'elle, d'être avec elle, lui donna le nom de Pcrets ". ''"Ensuite "Un jour qu'il était entré dans la mai- sortit son frère, qui avait à la main le son pour faire son ouvrage, et qu'il fil cramoisi; et on lui donna le nom de Zérach*.
Josep/i en Egypte.
Chap. XYA7A'. 'On fit descendre Joseph en Egypte ; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Egyp- la main, et qu'il s'était enfui dehors, tien, l'acheta des Ismaélites qui l'y '''elle appela les gens de sa maison, et avaient fait descendre. ^L'Éternel fut leur dit : Voyez, il nous a amené un avec lui, et la prospérité l'accompa- Hébreu pour se jouer de nous. Cet gna; il habitait dans la maison de son homme est venu vers moi pour cou- maître, l'Egyptien. ^Son maître vit que cher avec moi ; mais j'ai crié à haute l'Éternel était avec lui, et que l'Eter- Aoix. '^Et quand il a entendu que j'é- nel faisait prospérer entre ses mains levais la voix et que je criais, il a laissé tout ce cju'il entreprenait. *Joseph trou- son vêtement à côté de moi et s'est va grâce aux yeux de son maître, qui enfui dehors. "'Etelle posa le vêtement l'employa à son service, l'établit sur de Joseph â côté d'elle, jusqu'à ce que sa maison, et lui confia tout ce qu'il son maître rentrât à la maison. '"Alors possédait. ^Dès que Potiphar l'eut éta- elle lui parla ainsi : L'esclave hébreu bli sur sa maison et sur tout ce qu'il que tu nous a amené est venu vers moi possédait, l'Eternel bénit la maison de pour se jouer de moi. '^Et comme j'ai l'Egyptien, à cause de Joseph; et la élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé bénédiction de l'Eternel fut sur tout son vêtement à côté de moi et s'est ce qui lui appartenait, soit à la maison, enfui dehors. ''Après avoir entendu les
a. Pérets signifie brèche, oiwerturc. b. Zeravh signifie éclat, rai/onnement.
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GENESE.
Chap. 3 9, 20-40, iO.
paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que m'a fait ton esclave ! le maître de Joseph fut enflammé de co- lère. -"11 prit .loseph et le mit dans la jirison, dans le lieu où les jirisonniers ilu roi étaient enfermés : il fut là en ])rison.
-'L'Eternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison. "Et le chef de la prison plaça sous sa surveillance tous les prisonniers qui étaient dans la prison; et rien ne s'y faisait que ])ar lui. -^Le chef de la pri- son ne prenait aucune connaissance de ce que Joseph avait en main, parce (pie l'Éternel était avec lui. l*]t l'Eter- nel donnait de la réussite à ce qu'il faisait.
Chap. XL. 'Après ces choses, il arriva tjue l'échanson et le panetierdu roi d'Egypte offensèrent leur maître, le roi d'Egypte. -Pharaon fut irrité con- tre ses deux officiers, le chef des échan- sonsct le chef des panetiers. ^Et il les lit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison dans le lieu où Joseph était enfermé. *Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d'eux ; et ils passèrent un certain temps (Ml prison.
^Pendant une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Egypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, ]iouvant recevoir une explication dis- tincte. ^Joseph, étant venu le matin vers eux, les regarda; et voici, ils étaient tristes. ^Alors il questionna les officiers de Pharaon, (jui étaient avec lui dans la prison de son maître, et il leur dit : Pouixpioi avez-vous mauvais visage aujourd'hui? ^'lls lui répondi- rent : Nous avons eu un songe, et il n'yajiersonnepourl'explicjuer. Joseph leur dit : N'est-ce pas à Dieu qu'appar-
«. Ph:ir;K>ii fora cesser ton étal d'abattement.
tiennent les explications? Racontez- moi donc votre songe.
"Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit : Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant inoi. '"Ce cep avait trois sarments. Ouand il eut poussé, sa fleur se déve- loppa, et ses grappes donnèrent des raisins mûrs. "La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pha- raon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon. '-Joseph lui dit : En voici l'explication. Les trois sarments sont trois jours. '^Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tète", et te réta- blira dans ta charge; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon , comme tu en avais l'habitude lorscpie tu étais son échanson. "Mais souviens-toi de moi, cpiand tu seras heureux; et mon- tre, je te prie, de la bonté à mon égard ; parle en ma faveur à Pharaon, et fais- moi sortir de cette maison. '^Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait pour être mis en prison.
'^Le chef des panetiers, voyant que Jose|ih avait donné une explication fa- vorable, dit : Voici, il y avait aussi, dans mon songe, trois corbeilles de pain blanc sur ma tête. '"Dans la cor- beille la plus élevée il y avait pour Pharaon des mets de toute espèce, cuits au four; et les oiseaux les man- geaient dans la corbeille au-dessus de ma tête. '^Joseph répondit, et dit : En voici l'explication. Les trois corbeilles sont trois jours. '^Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tète de dessus toi, te fera pendre à un bois, et les oi- seaux mangeront ta chair.
-"Le troisième jour, jour de la nais- sance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs; et il éleva la tète du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses servi-
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Chap. iO,2i-il,Ti.
GENESE.
teurs : '-'il rétablit le chef des échan- '"Les choses sont arrivées selon l'expli-
sons dans sa charge d'échanson, j)our cation qu'il nous avait donnée. Pha-
qu'il mît la coupe dans la main de Pha- raon me rétablit dans ma charge, et il
i-aon; -mais il fit pendre le chef des fit pendre le chef des panetiers.
panetiers, selon l'explication que .Jo- seph leur avait donnée.
-''Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l'oublia.
Chap. XLI. ' Au bout de deux ans, Pharaon eut un songe. Voici, il se te- nait près du fleuve. -Et voici, sept va- ches belles à voir et grasses de chair montèrent hors du fleuve, et se mirent à paître dans la prairie. 'Sept autres vaches laides à voir et maigres de chair montèrent derrière elles hors du fleuve, et se tinrent à leurs côtés sur le bord du fleuve. ''Les vaches laides à voir et maigres de chair mangèrent les sept vaches belles à voir et grasses de chair. Et Pharaon s'éveilla.
^11 se rendormit, et il eut un second songe. Voici, sept épis gras et beaux montèrent sur une même tige. ^Et sept épis maigres et brûlés par le vent d'o- rient poussèrent après eux. "Les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins. Et Phai'aon s'éveilla. Voilà le songe.
^Le matin. Pharaon eut l'esprit agi- té, et il fit appeler tous les magiciens et tous les sages de l'Egypte. Il leur raconta ses songes. Mais personne ne put les expliquer à Pharaon.
^Alors le chef des échansons prit la parole, et dit à Pharaon : Je vais rap- peler aujourd'hui le souvenir de ma faute. '"Pharaon s'était irrité contre ses serviteurs ; et il m'avait fait mettre en prison dans la maison du chef des gardes, moi et le chef des panetiers. "Nous eûmes l'un et l'autre un songe dans une même nuit ; et chacun de nous reçut une explication en rapport avec le songe qu'il avait eu. '-Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, esclave du chef des gardes. Nous lui racontâmes nos songes, et il nous les expliqua.
Pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir en hâte de prison. 11 se rasa, changea de vêtements , et se rendit vers Pharaon. '^Pharaon dit à Joseph : J'ai eu un songe. Personne ne peut l'expliquer; et j'ai appris que tu ex- pliques un songe, ?])rès l'avoir enten- du. '"Joseijh répondit à Pharaon, en disant : Ce n'est pas moi ! C'est Dieu qui donnera une réponse favorable à Pharaon.
''Pharaon dit alors à Joseph : Dans mon songe, voici, je me tenais sur le bord du fleuve. '*Et voici, sept vaches grasses de chair et belles d'apparence montèrent hors du fleuve, et se mirent à paître dans la prairie. '"Sejit autres vaches montèrent derrière elles, mai- gres, fort laides d'apparence, et dé- charnées : je n'en ai point vu d'aussi laides dans tout le pays d'Egypte. -"Les vaches décharnées et laides mangèrent les sept premières vaches qui étaient grasses. -'Elles les engloutirent dans leur ventre, sans qu'on s'aperçût qu'el- les y fussent entrées ; et leur apparence était laide comme auparavant. Et je m'éveillai. -*Je vis encore en songe sept épis pleins et beaux, qui montè- rent sur une même tige. ^^Et sept épis vides, maigres, brûles par lèvent d'o- rient, poussèrent après eux. -* Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. Je l'ai dit aux magiciens, mais personne ne m'a donné l'explication.
^^Josephdità Pharaon : Ce qu'a son- gé Phai'aon est une seule chose ; Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu'il va faire. '-''Les sept vaches belles sont sept années, et les sept épis beaux sont sept années : c'est un seul songe. -'Les sept vaches décharnées et laides, qui montaient derrière les premières, sont sept années ; et les sept épis vides,
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GENESE.
Cl Kl p. 41, is->'i.
brûlés par le vent il'orieiit, serunl sept pays crEgypte. '- Pharaon ôta son an- années de famine. -*Ainsi , eomnie je neaii de la main, et le mita la main de viens de le dire à Pharaon, Dieu a fait Joseph; il le revêtit dliahits de fin lin, connaître à Pharaon ce qu'il va faire, et lui mit un collier d'or au cou. **^11 le 2'-'\'oici, il y aura sept années de grande fit monter sur le char qui suivait le abondance dans tout le pays d'Egypte, sien; et l'on criait devant lui : A ge- •'"Sept